Topos et photos sur la montagne hors des sentiers battus, par l'auteur des Randonnées du vertige
11 Juin 2018
En rapport avec la carrière de l'Échaillon, voici quelques curiosités internes ou voisines sur lesquelles vous trouverez sans doute peu d'informations ailleurs. La page précédente de la rubrique Vercors de ce blog http://www.pascal-sombardier.com/2018/06/la-carriere-de-l-echaillon.html présentait la carrière elle-même, très parcourue aujourd'hui.
1 - Dans le plafond de la grande galerie aux wagonnets, à près de 30 mètres de hauteur, on distingue un trou rond d'une dizaine de mètres de diamètre : la Rotonde. De grands échafaudages en bois garnissant la galerie permettaient l'accès au plafond, où les ouvriers détachaient des blocs de plus en plus haut. À cette occasion, ils ont donc naturellement découvert ce filon, aujourd'hui difficilement accessible. Les spéléos du SGCAF, mon ancien club, ont réussi à y parvenir en escalade artificielle et la corde qu'ils ont laissé pendre nous a permis de nous y rendre (merci à eux). Le trou est bordé par une vire praticable qui donne accès à deux rampes partant dans deux directions opposées. La plus grande est très pentue et les spéléos y ont laissé une corde fixe. Au vu de restes de ferrailles, il est à supposer que les ouvriers utilisaient une sorte d'escalier. D'après la topographie des lieux, l'autre rampe arrive non loin d'une carrière située au-dessus, dont on peut aller voir l'entrée, et qui fait l'objet du 2e sujet.
Grande galerie : remontée au jumar sur la corde des spéléos pour accéder au trou dans le plafond, à 30 mètres de hauteur.
La même rampe vue du haut. Le trou s'ouvre en bas. On reste perplexe devant les techniques utilisées pour y descendre des blocs de plusieurs tonnes.
2 - La grande arche. À la sortie sud de la carrière, dont cette zone appartenait à une autre famille que les Biron (les Milly-Brionnet), on remarque des pieux qui encadrent une rude montée sur la droite. Elle mène à une grande arche creusée dans un pilier à l'entrée d'un petit cirque où se trouve la carrière supérieure. À quoi servait cette arche, sachant qu'on pouvait faire passer les blocs de marbre juste à côté ? Est-elle entièrement artificielle ou le simple élargissement d'une faille existante pour exploiter un filon ? En tout cas, des coups de barres-à-mine y sont visibles et d'autres vestiges métalliques prouvent que ce secteur a été exploité.
Au-dessus et à droite de l'arche, des vestiges métalliques permettent de descendre dans un couloir et une galerie rejoignant la sortie sud.
3 - Le pertuis de l'Échaillon. Comme la grande arche décrite ci-dessus, celle-ci est dans la liste des quelque 230 arches du Vercors que j'ai établie ici : http://www.pascal-sombardier.com/2018/12/les-arches-du-vercors.html. On me demande souvent où elle se trouve, car elle est perchée en haut du pilier de 200 m qui domine la carrière et il faut savoir qu'elle est là. C'est de la place centrale de Voreppe qu'on la distingue le mieux, ou des Îles de Moirans de l'autre côté. Comme je la vois de chez moi depuis plus de 30 ans, je me suis enfin décidé à lui rendre visite ce mois de mai 2018, ce qui m'a conduit à descendre tout le pilier en 6 rappels, pour arriver en pendule devant l'entrée la plus à gauche de la carrière. Cette descente est assez technique et il ne faut s'y engager qu'avec une solide connaissance des manœuvres de corde. Me contacter pour infos.
Le pilier du Bec de l'Échaillon de profil vu de Voreppe. Le pertuis traversant la partie supérieure est bien visible (dans le "nez" tout en haut).
Le pilier descendu en rappel vu des étangs de la Volma. La carrière est sous le bouquet d'arbres sombre au centre.
Le deuxième rappel permet de prendre pied dans le pertuis par une petite vire à l'est. Les suivants se font de l'autre côté après la traversée du tunnel. Au fond, on aperçoit Voreppe et l'aiguille de Chalais.
À lire, cet article très complet de Baudouin Lismonde dans Scialet n° 41 de 2012 :
Commenter cet article
Pascal Sombardier 22/06/2018 18:27
Diabolo 11/06/2018 11:57