1 Novembre 2020
Voilà un exemple spectaculaire de la savante alchimie du calcaire à deux pas de Grenoble. Le parcours utilise des replats rocheux, sortes de trottoirs assez commodes, d'où le nom de "vires" de la Sure. Je préfère toutefois parler d'"amphithéâtres", une image qui saute aux yeux quand on regarde la carte. L'itinéraire, qui traverse de remarquables curiosités naturelles, peut se faire de plusieurs manières, dont une sans difficulté aucune. Mais pour profiter au mieux de ces pépites, Laurent Jacquet et moi-même avons trouvé un passage d'anthologie entre les deux derniers amphithéâtres. Il est bien caché et très aérien, mais permet un enchaînement logique de toutes ces vires jusqu'au sommet panoramique de la Sure.
Topo et carte par simple clic sur le doc PDF.SURE-VIRES ci-dessous :
On quitte le sentier de Sornin pour cheminer sur les premiers lapiaz (on devrait dire "lapié" au pluriel), et sur la sente qui les longe.
Depuis le premier amphi, vue sur Chamechaude. À droite, le vallon du gouffre Berger et la draye des Communaux.
La vire principale est constituée par ce trottoir rocheux que l'on suit tout le long des deux premiers amphithéâtres (photo L. Jacquet).
Et en descendant encore plus bas, on trouve quelques autres curiosités (ici, près du gouffre Berger).
On notera l'étrange différence de tonalité entre les étages de calcaire, le bas tirant un peu sur le jaune.
Le chemin passe sur le côté, mais il serait dommage de ne pas s'attarder un peu sur ces vaguelettes de pierre.
Progression dans le deuxième amphithéâtre, nettement moins esthétique que le premier, mais doté d'un chemin mieux tracé.
Quelques lapiaz agréables dans cette deuxième partie, mais rien à voir avec les belles sculptures de la première.
Le passage clé aérien qui permet de prendre pied sur la vire d'accès au troisième amphithéâtre. Attention, on est là au-dessus de 300 mètres de falaise verticale.
La progression dans le troisième amphithéâtre est ponctuée de failles et de gouffres. À éviter avec la neige.
Peu avant le beau promontoire, la barre qu'on a longée dans le troisième amphi offre une belle série de cannelures dans une ambiance intimiste..
Du beau promontoire, vue sur le bassin grenoblois un certain jour de novembre 2020 (photo Laurent Jacquet).
Du beau promontoire, on est en face de la falaise de Sornin, où j'ouvris trois grandes voies d'escalade avec la bande des Grenoblois à la fin des années 1970, dont une dans la grande cheminée centrale.
Depuis la crête sud-est de la Sure, vue sur la Chartreuse et Belledonne par-dessus la cuvette grenobloise.
Depuis la crête sud-est de la Sure, la cuvette grenobloise. Au fond à gauche, les trois pics de Belledonne et, à droite, le Taillefer. Au centre de la falaise du deuxième plan, on devine la draye de Seblou.
Variante d'accès par le gouffre Berger
On peut rallonger un peu la balade en allant voir l'entrée du gouffre mythique avant de remonter sur les vires. Dans ce cas, il est préférable de partir plus haut sur la route (voir les détails dans le doc PDF joint).
L'entrée du célèbre gouffre, premier -1000 exploré (en 1953) et longtemps plus profond du monde (-1122 m) avant d'autres découvertes.
En 1973, j'étais allé au fond du gouffre Berger avec Baudouin Lismonde et j'y avais fait quelques photos, dont celle-ci des stalagmites géantes de la salle des Treize vers -500 m. Il s'agit de scans de diapos de l'époque et vous excuserez la qualité.
Je me rappelle que nous utilisions de grosses ampoules au magnésium avec des plats en alu comme réflecteurs. Artisanal, mais efficace...
À voir aussi sur mon blog à propos de ce secteur :
Le pas du Mortier - la Buffe - pascal-sombardier.com
Le pas du Mortier est l'un des plus aériens du Vercors. Il servait de lien entre les habitants d'Autrans et d'Ézy avant la construction de la route et du tunnel pour les JO de 1968. Il est donc ...
https://www.pascal-sombardier.com/2023/09/le-pas-du-mortier-la-buffe.html
Draye de Seblou - pascal-sombardier.com
Bien que non loin de Grenoble, la boucle Seblou-Communaux constitue une des virées les plus sauvages du Vercors. On trouvera difficilement une sortie aussi pleine de caractère que celle-là ...
http://www.pascal-sombardier.com/2018/01/draye-de-seblou.html