Topos et photos sur la montagne hors des sentiers battus, par l'auteur des Randonnées du vertige
17 Avril 2025
Les quelques images que j'ai prises lors de ce voyage tentent de montrer que la Namibie n'est pas seulement la carte postale que tout le monde connaît. La faune sauvage reste évidemment la grande attraction, mais il serait dommage d'ignorer la variété des paysages traversés. Sans avoir pu tous les visiter, nous avons fait près de 3000 km. C'est dire l'immensité de ces étendues partagées entre déserts, savanes et montagnes.
Découvrir la Namibie reste relativement simple. Peu de pays ont en effet mis en place une organisation aussi efficace pour accueillir leurs visiteurs. Bien que l'on soit immergé en permanence dans un milieu sauvage et même parfois désertique, on trouve toujours des infrastructures pour circuler, s'informer, se loger et randonner parmi d'étonnants reliefs où s'épanouissent une végétation inattendue et des animaux de toutes sortes. À propos de ces derniers, on me demande souvent si on les côtoie vraiment. Aucun risque de passer à côté ! Ils sont partout le long des routes et dans les massifs montagneux, même en dehors des réserves, où l'on vit avec, notamment dans le Parc national d'Etosha. Je garderai longtemps le souvenir de cet énorme éléphant évoluant à quelques mètres de la voiture, en priant pour qu'il reste calme...
Après avoir loué une voiture à Windhoek, direction le Sud et le désert du Kalahari, connu pour ses lions (Dieu merci, on n'en a pas rencontrés). Nous sommes surpris de voir de nombreux emplacements de camping avec barbecues, tables et chaises le long de la route.
Une petite rando dans la savane du Kalahari est l'occasion de découvrir les énormes nids des "Républicains sociaux", ces oiseaux dont l'incessant travail de tisserand peut faire crever les arbres.
Le springbok est l'animal le plus courant de Namibie. On en voit partout des troupeaux qui servent de nourriture de base aux grands prédateurs (lions, hyènes, guépards, léopards...).
Ce springbok avec une corne cassée est parqué près du lodge de Naukluft, lequel offre un hébergement au luxe assez surprenant en ces lieux désertiques, et ce n'est pas le seul.
Le centre d'information du parc de Naukluft-Namib nous a aiguillés vers une randonnée très prisée du secteur : "Olive trail".
"Olive trail" se déroule en grande partie dans un canyon à la végétation et aux reliefs surprenants.
L'arbre à carquois est un symbole fort de la Namibie. Il s'agit d'un aloès dont les Bushmen utilisaient les branches pour fabriquer leurs carquois en les évidant.
Nous avons aperçu autour du canyon des zèbres de montagne (le massif s'appelle "Zebra mountains") et quelques oréotragues (mini-antilopes). Mais tout cela trop loin, trop fugace pour faire des photos correctes.
Plus au nord, le canyon de Sesriem a été creusé par une rivière qui vient du désert du Namib et qui ne coule donc que rarement. Son encaissement n'en est que plus spectaculaire.
Entre les savanes du Naukluft et la côte s'étendent les dunes du Namib, un des plus beaux déserts de sable de la planète.
Plus au nord encore, au bord de la route de Swakopmund, nous avons pris le temps de sympathiser avec ces crocodiles minéraux.
Les villes de Walvis Bay et Swakopmund constituent une étape rafraîchissante sur la côte. L'architecture n'a rien d'africain. D'influence allemande et hollandaise, elle évoque le passé mouvementé du pays.
L'histoire de la Namibie est jalonnée de faits pas toujours très roses liés au colonialisme. Après la Première guerre mondiale, la Société des Nations mit fin à l'occupation allemande et donna mandat à l'Afrique du Sud pour gérer le pays. L'indépendance totale ne fut proclamée qu'en 1990, mais cette histoire a laissé des traces, et notamment la langue anglaise (et la conduite à gauche).
À Walvis Bay, le grand jeu consiste à aller voir les pélicans et les otaries en bateau. Les organisateurs les attirent en leur jetant de petits poissons.
Ces orgues basaltiques annoncent le site de Twyfelfontein, célèbre pour ses curiositrés géologiques et ses gravures rupestres.
Outre les gravures, le site est riche en bois pétrifié et en plantes extraordinaires, dont la "Welwitschia mirabilis" capable de vivre 2000 ans.
Le Spitzkoppe est bien connu des grimpeurs. C'est un massif granitique de toute beauté, mais c'est aussi un camping long de plusieurs kilomètres, si bien que, même s'il y a du monde, on a l'impression d'y être seul. Hikka fait payer l'entrée.
C'est aussi l'occasion de rencontrer quelques animaux, dont certains peuvent être dangereux. Attention notamment aux scorpions et aux serpents.
Nous sommes tombés par hasard sur cette magnifique arche sans savoir qu'elle était internationalement connue. Nous n'apprendrons son nom (The Bridge) qu'à notre retour en France.
Le point culminant du massif (1728 m) est le Spitzkoppe lui-même ("chapeau pointu" en allemand). Il sélève 700 mètres au-dessus des plaines qui l'entourent et est aussi appelé "Cervin de Namibie". Plusieurs voies d'escalade sillonnent ses parois.
Nous avons opté pour la voie normale, qui est relativement facile, mais exige quand même l'usage d'une corde et de matériel.
À l'entrée du camping, cette femme vend de petites poupées en chiffon qu'elle confectionne avec ses enfants.
Avant le parc d'Etosha, nous nous sommes arrêtés dans une de ces fermes à guépards, à Otjitotongwe. Les pauvres "cheetahs" (c'est ainsi qu'on les appelle en Afrique) sont exterminés par les éleveurs qui défendent leurs moutons (ça vous rappelle quelque chose ?). La survie de l'espèce dépend donc en grande partie de ces fermes qui les recueillent et les élèvent.
Les cheetahs d'Otjitotongwe sont quasiment apprivoisés. On peut même les caresser. L'un d'eux est venu me lécher le bras...
Plusieurs associations militent dans le monde pour la défense et la préservation des guépards. En France, on trouve l'association cheetah conservation fund France.
Les campings d'Etosha National Park se trouvent près des points d'eau où les animaux viennent boire, surtout la nuit (d'où le projecteur). Les gradins d'où on peut les observer sont protégés par d'énormes palissades capables de résister même aux éléphants.
Je me suis installé là et j'y suis resté une dizaine d'heures ! C'est un défilé incessant de zèbres, éléphants, girafes, rhinocéros, hyènes, antilopes en tous genres... Pour voir les fauves, il faut aller en voiture sur des mares plus éloignées.
En sillonnant les pistes d'Etosha, on fait des rencontres qui peuvent mal tourner. On m'a raconté que les éléphants prenaient parfois la mouche et retournaient les voitures. À côté de celui-ci, on n'en menait pas large...
Ce chacal à dos argenté (à chabraque) s'est approché de nous sans crainte et j'aurais presque pu le caresser si j'étais sorti de la voiture. Mais il vaut mieux éviter...
En haut à gauche, un oryx. On nous avait décrit cette antilope aux cornes aiguisées comme très agressive et dangereuse. À droite, un impala. En bas à gauche, écureuil terrestre. Au centre, vieux serpentaire, et à droite, vous connaissez (-;
Et pour finir, sur la route du retour à Windhoek, arrêt et petite randonnée sous les falaises étrangement colorées du Waterberg et sous les hurlements des babouins.
On trouve sur le Net de nombreuses informations sur la Namibie à propos de tous les sujets ou presque. Pour la faune, j'ai utilisé l'ouvrage de Caroline Oriol : "Compagnon de safari, guide pratique de la faune namibienne", très bien fait et complet.
(Certaines photos publiées sur cette page sont de Alain Roea)