29 Décembre 2022
Le pico Ruivo (1862 m) est le point culminant de l'île portugaise de Madère. La randonnée qui y mène est très esthétique en raison des étonnantes couleurs de la végétation et de la roche lavique, qui se distingue également par un relief tourmenté. Les Portugais, on le sait, sont des bâtisseurs, et ici, les chemins sont tous aménagés avec beaucoup de soin, si bien que l'on évolue sans difficulté dans des versants très abrupts. Le caractère spectaculaire de ce savoir-faire se retrouve dans les dizaines de kilomètres de levadas, des canaux taillés dans les montagnes, les falaises et les canyons du nord de l'île, et destinés à amener l'eau dans la partie sud. Presque tous sont conçus pour permettre des randonnées souvent longues et sportives dans un décor à couper le souffle, parmi fleurs et cascades. Une expérience à vivre sur cette île attachante perdue au milieu de l'océan Atlantique.
Pour aller au pico Ruivo (1862 m), point culminant de l'île, il faut d'abord monter en voiture sur le pico Arieiro (1818 m), où se trouve un gros radôme.
Le chemin que l'on va prendre traverse ces pentes de lave solidifiée, un rocher très tendre qui se travaille facilement.
Ce chemin dénivèle peu, mais la traversée entre l'Arieiro et le Ruivo demande tout de même trois heures.
Heureusement que ce chemin (toujours visible en bas à droite) est bien taillé et sécurisé, car on y peut y voir plusieurs centaines de personnes les jours de beau temps.
Du fait de la facilité à tailler la roche, le chemin reste tranquille malgré un environnement particulièrement tourmenté.
Et le savoir-faire des maçons portugais fait le reste. J'ai rencontré ici l'un d'entre eux avec la brouette, la truelle et la casquette, dans laquelle on peut laisser quelques pièces. Toute peine mérite salaire.
Pour le retour, un autre chemin traverse la montagne par des tunnels (on voit le premier au centre de cette photo).
La découverte de Madère ne se limite pas au pico Ruivo. Les sites pittoresques et colorés permettant des balades parfois longues et sportives ne manquent pas. La grande affaire est ici le parcours des levadas, ces canaux creusés dans la lave sur des dizaines de kilomètres pour amener l'eau du versant nord humide sur la partie sud plus sèche. On évolue alors dans de profondes vallées à la végétation luxuriante où se jettent de nombreuses cascades.
On commence généralement par la presqu'île de Sao Lourençao à l'est, un endroit où l'océan donne toute sa mesure.
Comme dans toute l'île, les rochers côtiers sont constitués de lave rouge, jaune ou noire, un beau tableau en harmonie avec le bleu de l'océan.
D'autres sommets que le pico Ruivo offrent d'intéressantes randonnées, parfois escarpées. Ici, nous arrivons sous le pico Grande (1652 m), accessible grâce à quelques ferrailles.
En route pour les Caldeiraos, par la levada la plus longue de l'île : 22 km aller-retour au bord de ce canal.
Les levadas ne reculent devant rien et se frayent leur chemin dans la lave par des tunnels parfois longs de plus d'un kilomètre.
La Caldeirao de l'Inferno, but ultime de cette randonnée longue de près de quatre heures ; et il faut encore revenir...
Très prisées, les "25 fontes", 25 sources qui sortent de la lave par des petits trous dans une vasque.
Autre exemple de levada : la Nova, qui passe également dans un profond canyon et sous plusieurs cascades.
Madère, c'est aussi un grand jardin fleuri qui concentre de nombreuses espèces spectaculaires. Je me suis amusé à faire ce petit spicilège de quelques belles rencontrées au hasard des levadas :