8 Novembre 2019
J’ai gravi sur l'Obiou une vingtaine d’itinéraires différents, tous aussi ludiques et sauvages les uns que les autres, mais les dalles de la face NE me faisaient encore rêver. Tracer une si belle ligne sur un sommet qui me fascine pouvait constituer pour moi une sorte d'aboutissement. Ce fut fait en septembre 2011, grâce à ma rencontre avec les Slovaques de Saint-Disdier : Marianna Jagercikova et Martin Hurtàj, passionnés comme moi par ce massif sauvage et lumineux. Suite à ma proposition d'ouverture, tout s’est déroulé rapidement et naturellement, et dans la bonne humeur. Douze ans plus tard, la voie a souvent été reprise. Comme de coutume, certains ont adoré, d'autres moins, mais rien n'est pire que l'indifférence. Je cite ici le commentaire de Jocelyn Chavy publié en juin 2018 sur Promo-grimpe (taper "Vendange tardive" dans la barre "rechercher") : Sans doute l'une des plus belles voies de la région sur un sommet magnifique. Ambiance montagne en bas et en haut de la voie, gaz hilarant au milieu, merci les ouvreurs, quelle idée géniale d'avoir imaginé un tracé au milieu de cette face. Merci Jocelyn, c'est trop. Pour moi, cette "vendange tardive" pleine de caractère est déjà un souvenir, l'un des meilleurs et des plus inattendus. Puisse-t-elle vous apporter autant de joie et d'émotions.
Petite précision, j'ai appelé cette voie "Vendange tardive" (au singulier, SVP), parce que j'approchais de la soixantaine, mais aussi parce qu'il pouvait paraître étonnant de trouver encore de quoi ouvrir dans une paroi vierge en 2011. Ça devient difficile dans nos Alpes...
Automne 2019 : le magazine "Grimper" a fait sa Une avec le Dévoluy. Il consacre plusieurs pages au massif, qualifié de "méconnu", dans un article d'Anne Jankeliowitch avec des photos de Sam Bié. Un chapitre revient sur notre ascension de Vendange Tardive ainsi que sur la voie ouverte après par Marianna et Martin à sa droite. Voir les détails à la suite des photos ci-dessous.
Juillet 2022 : Montagnes Magazine a sorti son n° 504 avec une de mes photos en couverture (sur le sentier de la Baronne). À l'intérieur, un article bien écrit et documenté d'Anne Jankeliowitch sur le Dévoluy comme "camp de base", illustré par d'autres photos, pas seulement de moi. J'avais discuté un grand moment avec Anne, qui pratique elle-même plusieurs disciplines, et je trouve qu'elle a bien su exprimer l'ambiance de ce massif si particulier. Je l'en remercie (l'article est visible à la fin de cette page de mon blog).
Topo et détails supplémentaires sur le doc PDF ci-dessous :
Le 24 septembre, une fois la voie équipée, répétition générale. L'approche se fait par le couloir Paul Arthaud.
Marianna semble très surprise de me voir manger mes maquereaux avec un piton. Et alors ? On fait avec ce qu'on a.
Automne 2019 : le magazine "Grimper" fait sa Une avec le Dévoluy, qualifié de "méconnu". Pas tant que ça quand on connaît l'histoire de l'alpinisme, d'ailleurs bien retracée dans cet article (il manque peut-être quelques épisodes, comme Charbonnier-Lainez, Abert, Tanner et Bouscasse, Vaucher, Faure, Girousse, et les élans mystiques de Gérard Guichardon... Mais on ne peut pas tout dire). En fait, peu de massifs ont reçu autant de visites de pointures comme Couzy, Desmaison, Livanos, Cordier, Droyer, Béghin, Béatrix, Martel, Mussatto, etc. Nul ne peut rester indifférent à ce décor unique. Le grand René (Desmaison) a même choisi d'y rester pour l'éternité. Et il ne faut pas oublier que les meilleurs grimpeurs et alpinistes des dernières décennies se sont installés au pied, autour des falaises de Céüse : Edlinger, Lafaille, Arnaud Petit et Stéphanie Bodet, qui allaient souvent dans les falaises dévoluardes pour trouver des terrains d'aventure. Méconnu donc ? Peut-être du plus grand nombre, mais tant mieux après tout. Trois pages sont consacrées à l'Obiou, et notamment à notre ascension de Vendange Tardive ainsi qu'à la belle voie ouverte par Marianna et Martin à sa droite (Stratosaurus). L'article est bien documenté, intéressant et édifiant sur le regard de la nouvelle génération.