28 Juillet 2018
Troisième tour du Playnet - sortie par le couloir 3,5
Les "petites Dolomites françaises", qui dominent le balcon est du Vercors, recèlent de multiples secrets. Parmi ceux-ci, la mystérieuse Tune de l'Ours est une célébrité locale, mais reste peu visitée car d'un accès délicat. Tune est un terme que l'on retrouve ici et dans le Diois - et sans doute ailleurs - qui évoque une grotte, et qui serait donc à rapprocher du mot "tanne" employé en Savoie, de même étymologie que tanière (on trouve aussi tana en italien). Cette tune se trouve dans les contreforts de la plus belle et plus monolithique des tours du Playnet : la 3e, située à droite du pas Morta. Ses prolongements souterrains sont réservés aux spéléos chevronnés et nous nous contenterons donc d'admirer la belle arche qui orne l'entrée.
Pour les plus exigeants, les réjouissances ne s'arrêtent pas là et le couloir 3,5 (entre les 3e et 4e tours) offre l'opportunité d'une jolie petite course pour accéder au plateau. Ce couloir, qui reste au frais le matin, est pratiqué à skis l'hiver, mais en été, il ne s'adresse ni aux randonneurs classiques, ni aux grimpeurs de salle, car il s'agit d'un terrain à chamois exposé demandant une bonne accoutumance au vide et aux passages escarpés, le tout dans une ambiance un peu oppressante. On évite heureusement le bas, exposé aux chutes de pierre, par les ressauts plus sains du côté droit.
Topo et tracé sur photo par simple clic sur le doc PDF ci-dessous :
La Tune de l'Ours (entourée en rouge) est une grotte localement très connue qui s'ouvre dans un repli de la troisième tour du Playnet. L'accès n''est pas vraiment évident, ni le couloir au-dessus, mais c'est là tout l'intérêt.
J'avais été étonné en automne par cet arbre doré que l'on voit au centre de la photo (un érable sycomore). Je m'étais mis en tête de lui rendre visite, ce qui fut fait au prix de quelques acrobaties bon-enfant, et avec l'envie de retourner dans cet endroit insolite et magnifique. De fil en aiguille, j'ai découvert une vraie petite course.
Dernière sortie de mise au point : partis à 6 h pour éviter la chaleur, nous arrivons sous les tours au lever du soleil, grand spectacle.
Cette photo prise au retour du même endroit, montre bien (au centre) la troisième tour, lisse, jaune et compacte : la plus belle et la plus impressionnante des sept du Playnet. Une voie d'artif y fut ouverte par des Genevois en mai 1961 en plusieurs jours. A-t-elle été répétée ???
L'arbre isolé (ce n'est pas le fameux sycomore, qui est plus haut) et, à sa gauche, la "quille". Entre les deux, il faut monter au collu donnant accès à la Tune de l'Ours.
La falaise de la quatrième tour est particulièrement présente lors de la montée au début du couloir. Derrière Christian, nos ombres s'y complaisent.
Arrivée sous la partie supérieure du couloir, dans laquelle il faut s'engager, mais qui reste moins exposée aux chutes de pierres que sa partie basse, que l'on a heureusement esquivée par les barres rocheuses du côté droit.
Rencontre avec un bouquetin si vieux qu'il semble avoir bien du mal à supporter ses immenses cornes.