Topos et photos sur la montagne hors des sentiers battus, par l'auteur des Randonnées du vertige
21 Juin 2022
Le Marguareis est un grand massif à cheval sur la France et l'Italie. Le sommet du Marguareis lui-même (2652 m) se trouve à la pointe de la petite corne que dessine la frontière française à l'est du col de Tende. Cet océan de calcaire est assez peu connu des Français, sinon des spéléos qui le considèrent comme l'un des karsts les plus intéressants des Alpes. Les escalades et les randonnées y sont nombreuses, surtout du côté italien, dans une vallée qui a su garder son charme et ses aspects traditionnels, un régal pour les yeux et les papilles. La gastronomie locale, qui n'a rien à voir avec celle des lieux hyper-touristisés d'Italie, nous a particulièrement séduits. C'est lors d'une de nos incursions dans ces montagnes élégantes et paisibles que nous étions tombés par hasard sur une série de panneaux rouges indiquant un sentiero dei Camosci (sentier des Chamois), par ailleurs absent des cartes et des topos locaux. J'ai trouvé ensuite quelques infos sur le Net, assez succinctes, et j'y suis donc retourné sans rencontrer de problèmes, le parcours étant assez évident et bien balisé par les panneaux rouges. Il s'agit d'une sorte de sangle de quelques kilomètres qui se faufile au milieu de grandes falaises. Il n'est jamais très impressionnant ni technique, mais son ambiance ne peut laisser insensible. La rencontre avec le Garbo del Manco, qui perfore des falaises particulièrement lisses et compactes, est un moment inoubliable.
Topo et carte détaillés par simple clic sur le doc ci-dessous :
Viozene devant les sommets du Marguareis. À droite, le Mongioie (2630 m). À gauche, on voit le trou (Garbo del Manco) d'où part le sentier dei Camosci.
Départ de Viozene, où se trouve l'auberge la plus gastronomique d'Italie (enfin, à mon humble avis).
L'affluence au refuge Mongioie semble importante, au point que les gardiens ont dû recourir à de nouvelles formes d'hébergement annexes.
Les gradins qui permettent de monter sous le Garbo del Manco sont assez raides, mais bien cairnés par les grimpeurs qui fréquentent la falaise.
On peut dire que le sentier dei Camosci commence vraiment ici, dans cette traversée qui part à gauche du Manco.
Il faut quitter cet endroit fascinant pour s'engager sur des vires descendantes pendant près de deux heures.
La vire n'est jamais très aérienne ni technique, mais permet de profiter d'une belle ambiance dans un ensemble de grandes falaises.
Petite digression au retour après le col de Carnino : la grotta delle Vene.
Après le passage d'un ravin par une déviation en raison d'une passerelle détruite, on peut faire un court aller-retour dans un raide petit couloir pour voir la grotta delle Vene. L'entrée est abondamment équipée.
Pour pénétrer dans la grotte plus profondément, il faudrait des lampes puissantes que nous n'avions pas ce jour-là, mais il paraît qu'on peut y admirer de belles salles concrétionnées.
Option plus longue : le retour par la gorge et le col delle Saline, le passo del Cavallo et la descente directe sur le refuge Mongioie :
Si on le désire, on peut donc prolonger le plaisir de se faufiler entre ces beaux sommets calcaires en montant la gorge delle Saline jusqu'au pas homonyme, à 2174 m.
Du col delle Saline, il faut encore monter un peu sur cette trace ténue et traverser un plateau herbeux à 2400 mètres.
On trouvera alors un passage (del Cavallo) pour descendre dans les grandes pentes herbeuses qui dominent le refuge Mongioie et Viozene.