19 Juin 2022
Juste derrière la frontière, les Alpes maritimes italiennes recèlent un petit joyau. Son nom évoque, comme la Meije, le midi, le milieu de journée, et se prononce Meïa. Pour moi, ce fut une apparition, un coup de foudre, un de ces sommets qu'on dessine dans les livres d'enfant, ou qu'on invente dans les romans ou les films de science-fiction sans croire qu'ils puissent exister. Son aspect élancé semble le rendre inaccessible, sinon au prix d'une escalade engagée. Je n'avais pour tout topo qu'un fin tracé rouge sur une carte, même pas en pointillés. De quoi susciter l'étonnement, aucune faiblesse n'apparaissant d'en bas. Et puis, au fil de notre progression, nous nous sommes retrouvés avec surprise sur un chemin détourné et plutôt bien tracé, comme souvent dans les montagnes transalpines. Il y avait là de nombreux Italiens, colorés, volubiles, heureux de réaliser le rêve d'une ascension apparemment très populaire, comme peut l'être par exemple le mont Aiguille chez nous, mais sans ses difficultés.
Petit topo (pas besoin de baratin, c'est tout simple) : en voiture de France, passer le col de Larche et descendre le val Stura jusqu'à Demonte. Là, prendre la direction du col des Morts (ai Morti). Une petite route de 25 km monte au col de Valcavera (2417 m). Au col, s'engager sur la route militaire à l'ouest sur 1 km et se garer à 2418 m juste avant le col della Bandia. Monter sur la piste au nord-ouest jusqu'au col d'Ancoccia (2534 m). Descendre de l'autre côté jusqu'au pied de la Meja dont on voit bien la sente d'accès qui traverse sous les falaises sud. La suite est évidente, bien balisée et tracée. Compter 1 h d'approche + 1 à 2 h de montée sur la voie normale. Un casque est préférable s'il y a du monde.
Du val Stura ou du val Maira, une route étroite et interminable monte dans un décor somptueux et particulièrement fleuri jusqu'au col de Valcavera, à plus de 2400 m.
Une petite descente mène au pied des parois sud, sous lesquelles on devine la sente d'accès à la rampe dérobée.
De nombreux grimpeurs sont visibles sur ces parois composées d'un calcaire dolomitique d'excellente qualité. On compte une cinquantaine de voies sur le sommet.
La rampe dérobée apparaît enfin et se révèle sans grandes difficultés. Seuls quelques gradins rocheux au début peuvent poser problème.
Ce n'est finalement pas très raide et la progression est facilitée par de nombreuses prises rocheuses.
Retour au plateau avec vue sur le Bersaio, que j'avais gravi depuis Sambuco avec Michel Rousseau en 2018 par l'imposant versant sud (voir cette course en cliquant sur le lien ci-dessous).
À voir sur ce blog dans le même secteur :
Le Val Maira - pascal-sombardier.com
J'ai déjà publié des articles sur les régions alpines situées derrière la frontière italienne, comme le val Stura ou la Ligurie. Ces vallées possèdent une évidente parenté avec les nôtr...
Le Bersaio (2386 m) - pascal-sombardier.com
De l'autre côté du col de Larche, le val Stura est bordé de montagnes somptueuses sur près de 80 km. La région, située dans le prolongement de notre haute Ubaye, est non seulement magnifique,...