Les secrets du Charmant Som

Sur les quatre versants du Charmant Som, seuls les alpages exposés au sud sont connus et fréquentés, car desservis par une route qui arrive 200 m sous le sommet. Les trois autres sont assez vastes et tourmentés pour satisfaire ceux qui recherchent un peu plus de solitude. Le cirque nord, dominé par une muraille sombre et abrupte, est même l'un des endroits les plus sauvages du massif. Je décris ici le moyen d'approcher ce versant austère et de passer à l'étage supérieur par des petites digressions pleines de caractère. Ce ne sont que des propositions et il est possible d'imaginer bien d'autres combinaisons.

Et tout d'abord l'arête est. Raide et accidentée en apparence, elle permet de gagner le sommet par de belles dalles et des vires herbeuses sans réelles difficultés. Il s'agit en fait de la bordure droite du célèbre "miroir" sud-est, très fréquenté par les adeptes d'une escalade de loisir, que j'évoque ici en passant.

L'autre boucle emprunte une faiblesse de la muraille du cirque nord pour atteindre directement la crête de Chamechine. La présentation de ces parcours est également l'occasion de reparler de quelques curiosités comme la combe de l'If, le Trou Roux, les murets du col de la Cochette, le sangle ouest... Tout cela face au monastère de la Grande Chartreuse. Non, le Charmant Som n'est pas qu'une montagne à vaches.

Topos détaillés par simple clic sur le doc PDF ci-dessous :

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1 - Le cirque nord et l'arête est. Retour par le pré Bâtard, la Cochette et Malamille.

La façon la plus simple de monter vers le cirque nord est le sentier de Bérard, qui passe sous le Trou Roux.

La boucle 1 (arête est) est en rouge. La boucle 2 (cirque nord et couloir de Chamechine) est en jaune. En haut à droite, en orange, l’accès au Trou Roux.

Petit aparté : le Trou Roux

Le Trou Roux, qui s'ouvre sur l'arête de Bérard, n'est accessible que par l'autre versant (sud-est). Une occasion de revenir dans le secteur.

Il s'agit de l'une des plus grandes arches de Chartreuse. Pendu au bout d'une corde en bas à droite, je donne l'échelle.

Mais revenons à notre sentier et à notre longue montée dans le cirque nord, bien visible ici. Le sommet du Charmant Som se trouve tout à gauche.

Sur cette vue rapprochée du versant nord du Charmant Som, l'arête est apparaît clairement à gauche du sommet. On accéde à son pied par le Collet situé encore plus à gauche.

Après le Collet, on traverse sur le sentier des Dalles du versant sud-est, mais on le quitte rapidement pour rejoindre l'arête par de magnifiques dalles sculptées.

Depuis les dalles de l'arête est, on voit au fond le Grand Som qui domine le monastère de la Grande Chartreuse.

Ce secteur de dalles est beaucoup moins pentu que le "miroir" situé plus à gauche, où l'on trouve de vraies voies d'escalade.

Plus on monte, plus la pente s'adoucit. Peu avant le sommet, les dalles font place à d'agréables pentes herbeuses.

Mais on peut toujours s'amuser sur ce beau rocher...

Au retour par le versant ouest, on domine le col de la Charmette, dont on voit le chalet dans la forêt. Pour rejoindre le pré Bâtard, il faut dévaler le couloir au centre. Au fond, la Grande Sure.

Après ce court couloir, on arrive au bas du pré Bâtard.

Il ne reste plus qu'à rentrer par le sentier de la Cochette qui traverse le bas du versant ouest jusqu'au col homonyme, dans une ambiance très typique du massif.

Dans sa descente en versant est, le sentier du col de la Cochette est aménagé avec de gros murs très anciens. On imagine qu'il s'agissait là d'un passage important à l'époque des chartreux.

Et l'on retrouve la route de Valombré, face au Grand Som et au monastère.

2 - Le cirque nord par le sentier des Dalles, le Collet et le couloir de Chamechine. Retour par le sangle ouest.

Cette deuxième boucle commence par le classique sentier qui traverse les dalles du miroir sud-est jusqu'au Collet (mais on peut aussi arriver au Collet par le sentier de Bérard, comme décrit précédemment).

Du Collet, on va descendre un peu puis traverser le cirque nord avant de remonter ce couloir sous Chamechine.

La traversée du cirque nord se fait dans de grandes prairies très fleuries.

Il faut traverser sous les grandes falaises de Chamechine jusqu'à leur extrémité droite.

Au début du couloir se trouvent la partie la plus délicate : quelques gradins raides, mais finalement assez aisés.

Ensuite, la pente s'adoucit jusqu'à la crête.

Depuis la crête de Chamechine, on voit bien le couloir que l'on vient de remonter.

Pour réaliser parfaitement le tour du sommet, le retour s'effectue logiquement par Chamechine, le cirque et le sangle ouest, lequel ramène aux chalets de Charmant Som.

Les derniers mètres du sangle ouest avant de remonter aux chalets de Charmant Som. Au milieu de la falaise de gauche, on devine la petite arche dite "du Charmant Som".

La combe de l'If (curiosité du même secteur. À contempler de haut, car située maintenant dans une réserve biologique).

Si l'on passe tout en haut du pré Bâtard, on ne peut manquer d'être impressionné par la profonde entaille de la combe de l'If.

En été, avant la création de la réserve biologique, on pouvait la remonter à pied depuis la Malamille, mais la pente est raide.

Le haut de la combe de l'If était de toute façon d'une raideur qui l'interdisait aux randonneurs classiques.

Le miroir sud-est, haut lieu de l'escalade facile

Au-dessus et en dessous du sentier qui traverse le célèbre miroir de dalles du versant sud-est, on trouve plusieurs voies d'escalade. La combinaison des voies inférieures et supérieures (14 longueurs sur près de 500 m) constituerait "la plus longue voie facile des Préalpes".

Depuis les chalets de Charmant Som, on accède rapidement au sentier qui traverse ce fameux miroir de dalles à mi-hauteur.

Même si l'on n'est pas un adepte de l'escalade, le spectacle de ces rochers sculptés vaut un coup d'œil.

Mais l'escalade sur ce rocher très pur et solide vaut aussi le déplacement.

L'assurage se fait presque exclusivement sur des amarrages naturels (lunules, becquets...).

On voit ici le miroir de dalles depuis le hameau des Cottaves. Le sentier qui le traverse est visible au tiers supérieur. Les voies les plus classiques se trouvent au-dessus.

Mais sous le sentier se trouvent d'autres itinéraires, un peu plus durs, et équipés ceux-là.

Les cannelures des dalles inférieures sont encore plus belles que dans les voies au-dessus.

La savante alchimie du calcaire...