10 Juin 2023
Le Valjouffrey, qui pénètre profondément à l'intérieur des Écrins, est un des endroits les plus intimes du grand massif. Pour y avoir pratiqué l'alpinisme, je connaissais les attraits de cette belle vallée sauvage, mais j'ai récemment eu l'occasion de rencontrer ses habitants passionnés lors de la réalisation de mon dernier ouvrage (Villages d'alpinisme des Écrins). J'ai été étonné par l'amour qu'ils portaient à leurs vallons, leurs montagnes, leurs villages et leurs traditions. Paradoxalement, ils ont l'air surpris qu'on y trouve de l'intérêt, comme si seuls les sites touchés par le tourisme de masse devaient en avoir... Le bout de la vallée de la Bonne est pourtant occupé par l'Olan, un géant dont la face nord-ouest est l'une des plus hautes et des plus mythiques des Alpes. Mais la nature vierge prend ici le pas sur les faits historiques et les itinéraires qui permettent d'en profiter pleinement ne manquent pas. C'est le cas des Petit et Grand Vallons, auxquels on accède en prenant un peu de hauteur par rapport au fond de la vallée. Quelques ruines témoignent d'un passé d'alpagisme qui devait être particulièrement austère, l'accès en étant défendu par une vire escarpée au-dessus de grandes barres rocheuses où s'épanchent de magnifiques cascades. C'est l'un des itinéraires fétiches des membres du très actif CAF de La Mure, qui l'ont appelée "vire à bicyclette" en souvenir de l'un d'entre eux qui était venu ici en vélo !
Topo détaillé par simple clic sur le doc PDF ci-dessous :
Notre point de départ, le Désert-en-Valjouffrey, est le dernier hameau au bout de la longue vallée de la Bonne. On y trouve des gîtes, quelques restaurants et de nombreux témoignages du passé bien préservés.
Depuis le Désert, il faut environ trois heures sur un très bon sentier pour accéder au seul refuge du Valjouffrey, celui de Font-Turbat blotti au pied de la face nord-ouest de l'Olan.
Toute cette eau vient du col des Berches, par lequel on peut basculer dans le vallon de Lanchâtra en Vénéon.
Depuis les abords de la cascade de la Pisse (à gauche en bas), on voit le Grand Vallon sous les Arias (3402 m). L'itinéraire décrit mène à droite à la brèche 2461 m qui conduit au Petit Vallon (caché). La vire à bicyclette traverse au-dessus des cascades au centre.
C'est là qu'il faut quitter le sentier de Font-Turbat pour grimper à gauche le long du ruisseau du Grand Vallon.
Seul le début de la vire est un peu escarpé en raison de quelques gradins rocheux finalement assez aisés (là où se trouvent les deux randonneuses à gauche).
Depuis le replat de la cabane ruinée, on aperçoit cette curieuse structure blottie sous le col de la Mariande.
Petit aparté : la grotte du Grand Vallon
J'y suis retourné seul quelques mois plus tard. Cette grotte paraissait assez proche, mais je crois que j'ai mis près de deux heures depuis la sortie de la vire à bicyclette.
J'espérais une arche. C'en est une dans la mesure où il y a une petite ouverture vers le haut, mais il faudrait la déblayer.
De la grotte, j'ai redescendu le Grand Vallon jusqu'à la brèche 2461 m pour continuer par le Petit Vallon.
Le Petit Vallon est plus vert et moins raide. En le descendant légèrement, on arrive tranquillement au pied de l'arête des Murois, là où l'on rejoint le sentier balisé.
Dans cette traversée du Petit Vallon, on est constamment face à l'Olan (3564 m), le sommet emblématique de la vallée. On devine à gauche sa mythique face nord-ouest, haute de 1100 mètres, théâtre de quelques-uns des plus grands exploits de l'alpinisme. À droite, le pic Turbat (3028 m).
On peut aussi prolonger jusqu'au refuge de Font-Turbat. Dans les deux cas, pour le retour, il faudra descendre toute la vallée en passant par la cabane du Châtellerat, généralement occupée par un berger (photo).