L'échine de Praouat

Tour antihoraire par les chalets de la Boire et de la Valette. Retour par les cascades de Pont-Ferrand. Options : Côte Belle - lac des Quirlies (2566 m) - crête de l’échine de Praouat

L'échine de Praouat est l'une des plus étonnantes curiosités géologiques des Alpes. Son versant est, composé de schistes argentées, se présente comme un miroir de cinq kilomètres de long sur 200 mètres de hauteur par endroits. Fasciné par ses jeux de lumière et ses reliefs psychédéliques, je suis devenu un habitué des lieux, d'autant plus que le vallon de la Valette, situé en bordure du célèbre plateau d'Emparis, fait partie du plus grand et du plus riant alpage de la région. On y bénéficie en outre d'une vue époustouflante sur les grands sommets des Écrins : la Meije, le Râteau, la Muzelle...

Mais cette rutilante étrave est finalement peu connue des randonneurs, la vedette lui étant volée par le lac des Quirlies situé de l'autre côté. Jusqu'au début des années 2000, c'était un des plus grands lacs glaciaires des Alpes, les séracs du pic Bayle (3465 m) venant s'y échouer. La hausse des températures moyennes mit fin à cette particularité. De nombreux visiteurs montent quand même pour l'admirer et méditer sur le réchauffement climatique.

Afin de profiter de tous ces joyaux de la nature, je propose ici une longue boucle ⁽¹⁾ permettant de les relier et d'en découvrir d'autres comme les cascades du pont Ferrand. Ce sera l'occasion d'admirer au passage des villages qui comptent parmi les plus beaux de l'Oisans, notamment Clavans et Besse, hauts lieux de l'alpagisme, une activité toujours vivace. Il n'est pas rare de croiser quelques troupeaux, plus modestes que ceux d'antan si l'on en juge par la présence de nombreux chalets de bergers, dont beaucoup sont malheureusement en ruine.

1 - La grande boucle est certes longue, mais on peut évidemment opter pour des formules plus simples. Par exemple en se garant sur la route au niveau de Bonnefin, là où elle est barrée, on peut monter sur le plateau et faire un simple aller-retour jusqu'au Pont de Laval. On profitera déjà ainsi de la plus belle partie du miroir de Praouat.

Topo détaillé par simple clic sur le doc PDF ci-dessous :

Télécharger Échine de Praouat-Quirlies

La grande boucle peut commencer par une visite de Besse, l'un des plus beaux villages de l'Oisans.

La grande boucle est en rouge. La variante d’accès au plateau depuis Clavans-le-Haut par la Côte Belle en jaune. Le détour au lac des Quirlies en orange. Le retour par le sommet de l’échine de Praouat (Serre du Chargeoir) en vert.

On trouve à Besse un centre d'information, un écomusée, une épicerie, plusieurs gîtes, bars et restaurants...

En plus d'être beau, le village est fleuri.

Si l'on monte au-dessus de Besse à l'ouest, on longe l'arête schisteuse qui domine la vallée du Ferrand. Tout au fond, la Muzelle. À droite, Clavans-le-Bas.

De cette arête, on domine Clavans-le-Haut, là d'où l'on peut partir pour remonter la Côte Belle par une variante réservée aux plus aguerris, histoire de raccourcir la grande boucle (voir topo).

Voici d'ailleurs le tracé de cette variante (en rouge), alors que la grande boucle classique vient de la droite (en jaune).

L'échine de Praouat apparaît ainsi depuis la partie supérieure de la Côte Belle.

Mais revenons à notre grande boucle classique. De Besse, on a aussi la possibilité de monter à l'est par Bonnefin.

L'aspect patrimonial y est plus présent. La chapelle de Bonnefin a, par exemple, été bien restaurée.

Le hameau de Bonnefin a été partiellement restauré, mais on y voit encore quelques ruines.

La fin de la montée au-dessus de Besse est marquée par cet oratoire dédié à saint Sébastien, vers 1950 m. C'est un oratoire parmi beaucoup d'autres répartis sur toute la montagne.

On traverse ensuite de grands alpages sur une piste légèrement descendante. L'échine de Praouat et ses schistes argentés apparaissent en contrebas. Au fond, le mont Savoyat et le pic Bayle, point culminant des Grandes Rousses (3465 m). Le lac des Quirlies se cache à ses pieds.

Photo automnale des schistes de Praouat.

L'extrémité sud de l'échine de Praouat plonge dans la gorge de la Valette. Au fond, on voit la station des Deux Alpes devant la Muzelle et le Clapier du Peyron.

En été, la blancheur des schistes jurassiques de Praouat renvoie la lumière comme un miroir.

Alors qu'en hiver, l'humidité qui dégouline sur les dalles les assombrit.

Les chalets de la Boire devant l'échine d'argent. Comme beaucoup de ces "chalets", il s'agit de ruines. Mais ici, le bâtiment principal a récemment été restauré. À gauche, on voit le col de Sarenne.

On va suivre le pied de ce miroir sur environ cinq kilomètres dans une ambiance très bucolique.

Après la Boire, le chemin continue à descendre doucement dans le vallon de la Valette jusqu'à 1840 m.

L'échine au niveau du Pont de Laval, un secteur souvent occupé par les troupeaux.

Ces lames d'argent ont été rabotées et mises à nu par un glacier aujourd'hui disparu.

Après avoir atteint les chalets de la Valette à l'extrémité nord de l'échine (2464 m), on change d'ambiance.

Ici, les edelweiss foisonnent, ainsi que beaucoup d'autres fleurs rares.

Variante par le sommet de l'échine de Praouat

Au lieu de descendre directement par le chemin qui longe le Ferrand, au lieu-dit "Fond du Ferrand" vers 2440 m, on peut remonter légèrement sur la gauche pour prendre pied sur la crête sommitale de l'échine de Praouat. On arrive d'abord au Serre du Chargeoir à 2411 m, puis on continue plein sud avant de descendre vers le haut de la cascade du Ferrand en versant ouest par une trace parfois raide (voir topo).

Sur la crête de l'échine de Praouat. Au fond au centre, la Muzelle (3465 m).

Depuis l'échine, le vallon du Ferrand et la crête des Sauvages.

Le lac des Quirlies (2566 m)

Ce lac jadis glaciaire vaut un petit détour depuis la crête des Sauvages. C'est la star locale et la plupart des randonneurs de passage dans la vallée du Ferrand s'y rendent en aller-retour depuis le Perron. On risque donc d'y trouver un peu de monde.

Pour rejoindre le sentier du lac des Quirlies depuis le Fond du Ferrand, il faut traverser des pentes entrecoupées de petits ravins sous la crête des Sauvages.

Arrivée au lac des Quirlies. Au fond, le pic Bayle, point culminant des Grandes Rousses (3465 m, exactement la même altitude que la Muzelle en face).

Apparu il y a une soixantaine d'années suite au recul des glaciers, ce lac a longtemps été un modèle du type "glaciaire". Mais depuis une vingtaine d'années, le glacier est remonté encore plus haut et les séracs n'ont plus les pieds dans l'eau comme avant.

Depuis les abords du lac des Quirlies, vue sur les aiguilles d'Arves à gauche, et sur la Meije et le glacier de la Girose à droite.

La cascade issue du lac des Quirlies.

Par-dessus le plateau d'Emparis, la Meije et le Râteau, omniprésents.

Que l'on soit allé ou non au lac des Quirlies, on devra descendre tout le vallon du Ferrand, ce qui est assez rapide grâce à un bon sentier le long du torrent.

Le Pontanet permet de changer de rive avant de descendre vers la cascade du Ferrand.

À l'approche des cascades du pont Ferrand (on voit ici celle de la Pisserotte), le sentier, taillé dans des roches détritiques, est heureusement très bien entretenu.

On arrive en haut de la cascade du Ferrand, dont l'impétuosité reste très impressionnante.

Sur le pont Ferrand, on voit en fait surtout la cascade de la Pisserotte qui vient du pic Blanc et du cirque du Grand Sablat.

Depuis le pont, la Pisserotte à gauche, et la cascade du Ferrand à droite.

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