18 Décembre 2019
Le sangle de Belles-Ombres, situé sur le si beau versant est de la Chartreuse, est un de mes meilleurs souvenirs. Il était resté dans une grande confidentialité et principalement fréquenté par des bergers (de même que les crêtes au-dessus) lorsque je m'y suis aventuré avec Jean-Michel Genève en vue de la réalisation de mon ouvrage "Les randonnées du vertige" en 2002. J'en parlais comme l'un des plus beaux et des plus longs - et des moins connus - du massif. Il n'y avait alors guère de traces sur les différents balcons qui permettent de circuler aisément au milieu de ces falaises pourtant imposantes. Nous les avons explorés plus méthodiquement ensuite, mais quelques particularités m'avaient échappé (par exemple, je parlais dans "Chartreuse inédite" d'une simple aiguille en évoquant le Dromadaire dévoilé ensuite par Raf Rodon). Le parcours présenté ici, assez différent de celui d'origine, a été petit à petit enrichi par d'autres arch'hunters : Raf donc, mais aussi Éric Babbini, Nikko Krazzy, Soizic Degeuse, Fernand Dias, Jean-Marc Clément, Michel Rousseau ou Laurent Jacquet. Merci à eux !
Automne 2019 : une petite rallonge pour aller voir l'arche du Pinet (infos à la fin).
Avant toute chose, merci de prendre connaissance de ces informations relatives à la sécurité et au respect de la biodiversité : https://www.pascal-sombardier.com/a-propos-de-pascal-sombardier.com
Topo détaillé et carte par simple clic sur le doc PDF.BELLES OMBRES ci-dessous :
Première curiosité en contrebas du sangle inférieur : le Dromadaire (qui est en fait un chameau. Le dromadaire n'a qu'une bosse. Mais il fait partie de l'espèce, c'est un chameau d'Arabie, alors...).
Le Dromadaire tel qu'on le voit depuis le sommet des crêtes de Belles-Ombres (pris avec un gros téléobjectif).
Après le Dromadaire, en continuant sur le sangle inférieur de Belles-Ombres, on traverse un premier grand cirque avant celui des Griffes de l'Ours.
Puis on arrive en face des Griffes de l'Ours (en bas à droite) et du sommet des crêtes de Belles-Ombres (1843 m, en haut à gauche).
Avant d'arriver au-dessus des Griffes de l'Ours, on aperçoit à gauche des marques rouges et une corde pendant sur une barre rocheuse. Attention, elle est accrochée sur un arbre mort déraciné à moitié. De toute façon, pour rejoindre le sangle supérieur, il est inutile de grimper là (comme sur la photo), vu qu'il y a un couloir herbeux tranquille quelques mètres avant, et surtout un vrai chemin juste après les Griffes.
Petite visite aux Griffes de l'Ours. On peut descendre sur une plate-forme en haut des voies d'escalade.
Le cirque après les Griffes recèle la jolie grotte de l'Ourse, bien visible au centre de cette photo.
L'entrée de la grotte de l'Ourse forme une belle arche. Les spéléos la visitent depuis longtemps, mais c'est Nikko Krazzy qui l'a fait connaître récemment aux randonneurs amateurs d'arches.
Au fond de la grotte de l'Ourse, il est possible de s'introduire dans une salle souterraine au prix de quelques mètres de ramping.
En utilisant l'un ou l'autre passage décrit pour rejoindre le sangle supérieur, on arrive en gros sous le sommet 1843 m. Selon l'option choisie, on traverse à droite (voir plus loin) ou à gauche pour aller directement à l'arche de Belles-Ombres.
En continuant sur le sangle de Belles-Ombres, on traverse plusieurs cirques. Le plus beau et le plus impressionnant se traverse sans difficulté malgré des apparences vertigineuses.
La sortie du plus beau cirque nécessite une petite remontée. Il s'agit là de l'itinéraire que je décrivais dans "Les randonnées du vertige" en 2003.
Dans la descente qui précède le couloir de sortie, on croise un joli puits vertical. On peut s'y introduire en passant sous un bloc coincé.
À l'automne 2018, avec Michel Rousseau et Laurent Jacquet, nous nous sommes amusés à descendre en rappel le puits de Belles-Ombres qui s'ouvre sur la crête au nord du sommet 1843 m. Les cannelures de la partie haute sont absolument superbes (photo L. Jacquet).
Un rappel de 55 m peut suffire, mais un relais dans une niche accueillante apportera quelques satisfactions supplémentaires.
Au niveau du puits, quelques blocs se sont posés nonchalamment sur les falaises ou dans les canyons, évoquant des formes animales.
L'arche de Belles-Ombres, située dans la falaise sous le sommet est visitable par un aller-retour un peu escarpé, ou depuis le sangle en dessous. C'est l'une des plus belles du massif avec son arc-boutant vrillé comme une hélice.
L'arche de Belles-Ombres, bien cachée dans la falaise sommitale, a été révélée par Raf Rodon, comme quelques autres dans le secteur.
C'est juste après ce cirque lapiazé que l'on arrive au-dessus d'une dépression où se trouve l'arche des Crêtes de Belles-Ombres.
Elle n'est pas immense et se détache peu des barres rocheuses qui l'abritent, mais elle fait preuve d'une certaine finesse et de beaucoup d'élégance.
Après le col de Belles-Ombres, on peut emprunter le sangle sud homonyme pour rejoindre le col de l'Alpe d'une façon directe et esthétique.
Au col de l'Alpe, en montant à droite 50 mètres avant la clôture, on arrive dans le Labyrinthe, où se trouvent deux glacières. La première est abritée par une structure assez massive : l'arche de la Glacière révélée récemment par Fernand Dias..
Une architecture un peu lourde certes, mais dont l'aspect spectaculaire est renforcé par la présence de la neige, où j'ai parfois vu des traces de troupeaux de moutons venus se rafraîchir..
Quelques dizaines de mètres à l'ouest de la première, une seconde arche est facilement accessible au fond d'une autre glacière. On ne peut généralement pas passer dessous avant juillet à cause de la neige. Elle a été référencée il y a peu par Nikko Krazzy qui l'a appelée "arche du Labyrinthe de l'Alpe".
Cette arche, qui apparaît double quand on la regarde du bas, fait plus de 6 m d'envergure, et sa hauteur restera un mystère tant qu'il y aura plusieurs mètres de neige dessous.
Retour du fond de la glacière du Labyrinthe par son couloir rempli de végétation. Voir le croquis de l'endroit fait par Nikko Crazzy sur le doc PDF.
L'arche de la Doline du Pinet
Pour ceux qui trouveraient cette boucle trop courte (il y en a), on peut la rallonger d'au moins 2 heures en traversant une partie du plateau de l'Alpe jusqu'à la curieuse arche de la Doline du Pinet. C'est l'occasion de sortir un peu du balcon est et de profiter de l'ambiance de ces beaux alpages. Je poste ci-dessous quelques photos et la situation sur la carte (l'arche est près du point coté 1788 m sur IGN).
Le petit cirque/doline sur le flanc duquel s'ouvre l'arche/grotte a manifestement servi d'enclos pour les moutons, et la grotte garde quelques signes d'habitation pastorale.
Près du chalet de l'Alpe, il existe une des rares réserves d'eau naturelles de Chartreuse : cet étang entouré de roseaux.