30 Juillet 2024
Je reçois de nombreux messages à propos de cet article, ce que je comprends bien étant donné son caractère polémique. Je les publie s'ils ne sont pas incorrects et s’ils sont signés (mais pas d'un pseudo ou d'un simple prénom). Merci de préciser votre mail si vous désirez une réponse. Je me permets de suggérer aux auteurs de remarques témoignant d'une connaissance insuffisante du dossier de le lire de manière plus approfondie avant de s'exprimer. Je ne souhaite pas que ce blog soit le vecteur d'évidences déjà exprimées par ailleurs, pas plus que de positions rigides et réactionnaires sur la propriété privée, les incivilités, la chasse ou autres. Je précise que je ne suis membre d'aucune organisation de quelque sorte que ce soit et que ce blog n'a aucun but lucratif.
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Une agression de randonneurs par des chasseurs a encore eu lieu en France (en forêt domaniale d'Orléans) et cela devient une habitude, sans que les pouvoirs publics ni la justice ne réagissent... Je rappelle qu'en Chartreuse, toutes les plaintes déposées par des randonneurs agressés (on parle de sept cas) ont été classées sans suite, y compris celle - particulièrement violente - qui a pourtant été filmée en juin 2021.
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Le 4 août 2024 : la radio suisse RTS s'intéresse au problème avec ce reportage de la journaliste Clémentine Méténier (qui est en fait grenobloise). J'interviens en pointillé dans l'émission depuis le col de Marcieu, où j'avais emmené Clémentine, mais on y trouve beaucoup d'autres réactions de divers intervenants, et des non-réactions, le propriétaire ayant finalement décliné la proposition d'interview...
Le long métrage : Massif de la Chartreuse : entre propriété privée et réserve naturelle
C'est une réserve naturelle nationale de 4450 hectares peuplée de plus 700 espèces végétales, 75 espèces d'oiseaux et 43 de mammifères. Depuis la loi visant à limiter l'engrillagement des e...
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Le 30 juillet 2024, "Mountain Wilderness" a parfaitement résumé la situation dans un texte que je trouve remarquable de clarté et de pertinence. J'invite tous ceux qui ont cru à la sortie du problème "par le haut" à le lire : Signature de la convention de passage sur deux sentiers des Hauts de Chartreuse : pourquoi il est trop tôt pour célébrer . Ce communiqué a été relayé par le Dauphiné Libéré.
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En juillet 2024, en dehors de toute concertation avec les associations et les pratiquants autres que chasseurs, un accord a été conclu entre le propriétaire et les institutions. Il autorise la venue des visiteurs autres que chasseurs sur deux sentiers seulement : l'ex GR qui traverse le plateau et l'accès à l'Aup du Seuil depuis le col de Marcieu. Tout ce qui fait l'originalité du massif - les sentes, les passages historiques, les sangles, les voies d'escalade, des crêtes, des sommets... - est interdit et les randonneurs surpris en-dehors des deux sentiers cités peuvent être verbalisés. En France, quand on ne sait pas quoi faire, on interdit, c'est plus simple. Et notre patrimoine se retrouve dédié à une seule activité : la chasse organisée à des fins lucratives. Pauvre pays !
À lire : Montagnes-Magazine : Chartreuse, les seuls-sentiers balisés réautorisés et un article de "Mon séjour en montagne" qui laisse heureusement la parole au collectif Chartreuse.
Et aussi TF1 Infos , France Bleu, ainsi que Télé Grenoble qui ne semble pas avoir bien compris les enjeux...
Notez qu'à l'occasion de cet accord, Mr Barbier, président du Département, a évoqué un "conflit d'usage" en omettant soigneusement de parler des chasseurs, de leur comportement agressif et violent, de leur sabotage d'itinéraires historiques, de leur destruction d'espèces en danger, de leur activité commerciale interdite dans une réserve naturelle, de leur encadrement technique illégal de clients dans des terrains dangereux, etc.
Sentiers de randonnée privatisés : des promeneurs en colère - Journal de 20 heures | TF1
C'est une réserve réputée pour ses falaises calcaires, ses forêts et ses alpages, située entre Grenoble et Chambéry. Les chemins ont été fréquentés pendant des dizaines d'années avant d'...
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Le 8 juillet 2024, le député EELV de la 5e circonscription de l'Isère, Jérémie Iordanoff, a été réélu avec 60% des suffrages. Petit rappel : c'est lui qui a défendu le droit à la nature face au lobby des chasseurs et à la nouvelle loi instaurant la jouissance inconditionnelle de la propriété privée. Sur le plateau des Petites-Roches, commune où se situe le domaine dont nous parlons sur cette page depuis bientôt un an, il a recueilli plus de 80% des suffrages. Quoi de plus évident pour mettre en lumière l'énorme décalage entre ceux qui font passer des lois iniques en petit comité et les aspirations de la grande majorité des citoyens.
Il faudra sans doute du temps pour que le mouvement progressiste des uns reprenne le dessus sur les positions réactionnaires et anachroniques des autres, mais de tels résultats nous donnent quelques raisons d'espérer.
Dernière info datant de la mi-octobre 2024 : Jérémie Iordanoff est devenu vice-président de l'Assemblée Nationale.
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Fin mai 2024 : le collectif "Droit à la nature" a publié un manifeste faisant le point sur les derniers événements et sur ses actions. À voir en cliquant sur ce lien : https://droit-a-la-nature.org/wp-content/uploads/2024/05/Union-Collectif-Droit-Nature-Lettre-Info-2.pdf
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Le 1er juin 2024 marque la clôture d'une consultation publique sur le projet d’arrêté des zones interdites à la chasse au sein de la réserve des Hauts de Chartreuse, pour demander que cette interdiction s’étende au vallon de Marcieu. Les sympathisants du collectif "Chartreuse droit à la nature" étaient invités à donner leur avis. Malheureusement, le délai entre la diffusion de cette enquête et la date limite était trop court.
En attendant une évolution du dossier, je publie l'avis d'un habitant des Petites Roches qui me paraît intéressant et que je me permettrai d'intituler "Qui dérange quoi ?" :
"J'ai 62 ans et je vis en Chartreuse depuis 35 ans. Avant, J'habitais le Fontanil et je parcours le massif depuis mon adolescence. C'est dire que je connais ce massif et ses particularités.
J'ai été très surpris de découvrir qu'une chasse privée à but commercial (chasse au chamois pour des gens quelque peu fortunés, souvent étrangers venant de pays lointains), gérée par la CP DIANE DE MARCIEU, pouvait empêcher l'ensemble des autres adeptes de la montagne de pratiquer leurs loisirs dans le respect des lieux, d'autant plus que cela se situe, pour une grande part, dans une réserve naturelle qui interdit toute activité commerciale (article 16) ! Cet espace se situe au niveau du vallon de Marcieu et de l'Aulp du Seuil, délimité à l’ouest par le sentier balisé reliant le col de Bellefont à la cabane de l’Alpetaz, à l’Est par les falaises bordant l’extrémité est des Hauts de Chartreuse et son accès l’Aulp du Seuil, au sud par le pied du col de Bellefont/cirque de Bellefont, au nord par l’Alpette et la cabane de l’Alpettaz
Depuis peu, sous le prétexte d'une loi mal ficelée sur l'engrillagement, les propriétaires terriens peuvent désormais réduire, voire empêcher, par l'apposition de panneaux "propriété privée" et/ou de barrières, l'accès à des espaces de nature situés en zone de montagne. Dans d'autre pays, l'accès à la nature est inscrit dans leurs constitutions. Régression incompréhensible et purement française qui limite désormais grandement, voire interdit, ce qui fut toléré et admis pendant si longtemps.
Espace par ailleurs protégé par décret (Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse) et incluant une zone ZNIEFF de type 1 abritant notamment une faune remarquable (chamois, tétras-lyres, aigle royal, chocards...), en libre accès depuis des décennies par différents chemins, sentiers ou sangles balisés qui font les caractéristiques de ce massif où il fait bon se promener pour découvrir la faune et des paysages sans pareil.
Cette activité de chasse engendre de nombreux conflits avec le gestionnaire, parfois violents (articles de presse, reportages télé à ce sujet) depuis plusieurs années.
Tandis que les randonneurs sont invités à rester sur les chemins et les sentes balisés par la règlementation en vigueur, que je m'efforce de respecter (cf communication du Parc de Chartreuse et d'autres instances), sur un espace destiné aussi à sensibiliser le public à la préservation de l’environnement, les adeptes de ces chasses ne manquent pas de parcourir comme bon leur semble ces zones en tout sens et hors sentiers, montant et descendant régulièrement les barres rocheuses de la partie orientale avec des moyens d'escalade, été comme hiver (vidéos disponibles sur internet) pour tirer du gros gibier. Deux poids, deux mesures ! Alors qui dérange quoi ? La faune, la flore, en ces lieux, doivent être respectés et protégés sans qu'il ne soit fait de distinction de pratiques. La loi et les règles se doivent d'être les mêmes pour tous sous peine d'incompréhensions faisant monter des tensions menant alors aux conflits (déjà en cours).
En effet, cette zone, fort remarquable tant sur le plan faunistique que paysager (falaises et arches), présente la particularité d'être accessible par différents sentiers, sentes, pas et sangles parfaitement identifiés (contrairement aux secteurs plus au sud vers la Dent de Crolles et plus au nord du Grand Manti beaucoup plus verticaux et inaccessibles). Zone où la faune trouve donc aussi des lieux plus accessibles pour se nourrir, se reproduire, se protéger été comme hiver. Il en est déjà ainsi sur la zone interdite de chasse du Pas de la Rousse / Rochers de Belles Ombres - La Rousse, au dessus de Sainte Marie-du-Mont, qui présente les même caractéristiques paysagères et d'accès.
Il est donc important qu'ici, cet espace soit plus réglementé tant pour les randonneurs et d'autres pratiques sportives que pour les chasseurs. Réduire nécessairement les accès aux randonneurs (visite des arches par exemple) me paraît aller dans le bon sens afin d'éviter les dégradations (déjà constatées) et les perturbations de la faune locale. Pourquoi en serait-il autrement pour la pratique de la chasse dans ce secteur en laissant libre cours à des pratiques de chasses commerciales sans garde-fou ?
Pour cela, en plus de restrictions d'accès à cette zone à toutes pratiques hors chemins balisés (ou possiblement voies d'escalade identifiées), je souhaite que la chasse, notamment commerciale dans le respect de l'article 16, soit interdite dans le périmètre parfaitement défini de la Réserve des Hauts de Chartreuse en faisant une continuité d'interdiction inscrite entre les zones déjà interdites du Grand Manti, des pentes de Malissard et col de Bellefont et la zone Montbrun/Rocheplane.
Nous aurions alors la possibilité de créer un cœur central de massif où la faune et la flore trouveraient une vaste zone protégée sur les hauts plateaux entre les barrières orientales et occidentales du massif à l'abri de toute perturbation majeure. Bel exemple de protection."
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À voir cet article du Canard Enchaîné qui met un peu de baume au cœur (merci Jean-René) :
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Là, ça devient grave. Il va falloir faire quelque chose...
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2 avril : Le député Jérémie Iordanoff ne désespère pas de présenter sa loi de "droit d'accès à la nature" dont la teneur échappe manifestement à des parlementaires qui ne sortent sans doute pas assez souvent de leur bureau. Le texte sera donc à nouveau étudié le 4 avril à l'Assemblée. A lire sur France-Info
A lire aussi dans Le Monde du 3 avril ce texte de Gaspard Koenig.
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Cette photo de Yann Marchais fait partie d'une exposition qui se tient à Paris le long de la rue Médicis. 80 photos en format 80 x 120 cm habilleront les grilles du jardin du Luxembourg durant 4 mois à partir du 16 mars 2024. Cette initiative est due à l'agence Only France qui propose ainsi de faire un tour du monde sans quitter l'hexagone et en restant hors des sentiers battus. Merci à Yann, qui élève la tour percée au rang de symbole de la liberté et du droit d'accès à la nature en dépit des positions réactionnaires qui fleurissent aujourd'hui jusque sur les bancs de l'Assemblée nationale (et merci à Annie Vassy qui m'a transmis ce cliché d'un reflet hausmannien sur les grilles du Luxembourg).
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27 mars 2024 : le projet de loi instaurant un droit d'accès à la nature a été débattu à l'Assemblée nationale. Il a été rejeté par la majorité des députés, essentiellement la Droite attachée à la propriété privée (dont le RN et le LR, mais aussi les macronistes qui ne se gênent même plus pour cacher leur orientation). Le compte-rendu est à lire sur Alpine Mag.
Début 2024, le site Droit-a-la-nature.org évoque un article du Monde intitulé "Se promener dans la nature n'est pas un crime". La liste des personnalités signataires de cette tribune y figure.
D'autre part, voilà quelques temps que l'on parle d'un événement similaire dans les Vosges, où les associations de randonneurs sont mieux structurées et plus actives qu'ailleurs. Une manifestation du même genre que celle de Chartreuse a d'ailleurs eu lieu en réaction à la fermeture d'un domaine forestier de plusieurs dizaines d'hectares. France Info Grand Est s'en est fait l'écho et c'est à lire ici.
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Début janvier 2024, le président du Syndicat national des guides de montagne se manifeste. À lire ici : https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/la-nature-est-un-bien-commun-le-president-des-guides-de-montagne-reclame-le-libre-acces-aux-espaces-naturels-2899574.html
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Le 28 décembre 2023, je mets ci-dessous le lien vers le texte de la proposition de loi déposée à l'initiative de Mr Jérémie Iordanoff, député de l'Isère. Son nom est désormais "Dépénalisation de l'accès à la nature".
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Le 20 décembre 2023, Yannick Vallençant, président du SIM (Syndicat interprofessionnel de la montagne) a démissionné du Conseil d'administration de la FFME (Fédération française de la montagne et de l'escalade). Ses motivations sont diverses, mais la principale est la découverte de la participation de la FFME à l'ASLN (Alliance des sports et loisirs de nature) dont fait partie la FNC (Fédération nationale des chasseurs). Yannick Vallençant expose les raisons de son désaccord avec la FFME sur sa page FB : https://www.facebook.com/yannick.vallencant. On peut aussi lire l'article de Jocelyn Chavy sur Alpine Mag, qui exprime bien le caractère scandaleux de l'alliance de la FFME avec les chasseurs dans un contexte particulièrement tendu, ainsi que cet article d'Outside.
Dans ce dossier, je me sens personnellement interpellé par les contradictions de certaines institutions, par leur inconscience, ou leur incompétence, je ne sais pas... La tiédeur et les compromissions ne sont plus de mise. Si l'on suit l'actualité, on découvre de nouvelles interdictions tous les jours dans toutes les régions de France. C'est l'avenir de la pratique de la montagne et de l'accès aux milieux naturels qui est en jeu, et certains ne semblent pas avoir réalisé l'ampleur du problème. La FFCAM avait repris l'article de Reporterre et le CAF de Chambéry a publié celui-ci.
La question va maintenant se poser aux élus, et notamment aux maires des communes qui privilégient les chasseurs et les propriétaires plutôt que les randonneurs. Vu l'évolution de la société, qui va plutôt dans le sens des seconds, on peut s'attendre à quelques remaniements. À méditer...
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La pétition en ligne lancée le 2 septembre 2023 par le "Collectif Chartreuse" a atteint plus de 38 000 signatures fin novembre ! Si vous ne l'avez déjà fait, il faut la signer, car cela aidera ceux qui travaillent pour faire évoluer les textes de loi.
Pour signer la pétition, ouvrez ce lien : Pour la liberté d'accès à la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse.
Les articles de presse se multiplient. Des actions ont été lancées. Le député EELV de la 5e circonscription a réagi. Le CAF et la FFME ont rencontré le Parc le 21/09 (voir communiqué ci-dessous). Les responsables du CAF (38, 73, 69) souhaitent une forte réaction collective. Mme la Maire de la commune des Petites Roches a écrit à Mr de Quinsonas (voir plus bas).
Vous pouvez connaître les revendications du Collectif Chartreuse en suivant ses lettres d'info et en cliquant sur ce lien : le manifeste du Collectif Chartreuse. Voir doc PDF ci-dessous :
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J'essaye de tenir la comptabilité des nombreux articles qui ont abordé le sujet dans la presse : j'ai vu passer Alpine Mag et le Dauphiné libéré souvent (voir plus bas), Le Parisien, Le Figaro Voyages, France Bleu Isère, France Info Auvergne-Rhône-Alpes, Ouest France, Ici par France Bleu et France 3, France Inter, RTL, Montagnes Magazine, Télé Grenoble, Le Point, France 2, Vakita, Le Petit Bulletin, Le Monde, Charlie Hebdo, Mon séjour en montagne, RCF, Reporterre, La Croix (qui a ensuite bien résumé la situation le 9 novembre). Même la presse étrangère s'en mêle, comme ici le TIMES, ou encore BNN. Si vous en avez vu d'autres, merci de me les signaler.
À noter que Le Chasseur Français a publié un article défendant évidemment les chasseurs et la propriété privée, qu'il termine en traitant les randonneurs de cons (sic). Sachant qu'un bon tiers des Français pratique la randonnée et d'autres activités assimilées, on pourrait en rire si ce n'était pas le symptôme d'un profond malaise sociétal.
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Le 17 novembre, le Dauphiné Libéré a publié cet intéressant article d'Emmanuelle Dufféal :
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Mi-novembre 2023 : Comme on pouvait le craindre, l'exemple de la Chartreuse est suivi. À Villeneuve-Loubet (06), un autre marquis a fermé son domaine avec des gardes qui verbalisent les visiteurs. À ce train-là, plus personne ne pourra sortir se balader ou pratiquer une activité de nature. À lire ce texte de présentation d'une pétition que nous vous invitons à signer : https://chng.it/2mKdrR9djf
Mais la réaction du maire de Villeneuve, Lionnel Lucas, est encourageante. Il a demandé aux parlementaires de modifier la loi, estimant qu'on ne pouvait pas du jour au lendemain interdire aux gens de se promener sur le tiers de sa commune.
Une petite idée du personnage : https://cagnes.maville.com/actu/actudet_--Villeneuve-Loubet%C2%A0-La-petition-adressee-au-marquis-mobilise-la-population-_loc-445891_actu.Htm
À voir aussi cet article de Reporterre à ce propos.
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Mme Dominique Clouzeau, maire de la commune "Plateau des Petites-Roches", a publié cet édito dans le bulletin communal d'octobre.
À voir aussi cet article du DL qui commente l'édito de Mme la Maire. Mais aux dernières nouvelles, Mr de Quisonas ne serait pas venu à la réunion prévue le mercredi 25 au soir, qui a donc été annulée au dernier moment. La maire n'a donné aucune suite à ce que l'on peut finalement considérer comme un non-évènement.
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20 octobre : la discussion semble s'orienter vers ce "droit à la nature" proposé par le député EELV Jérémie Iordanoff. Personne ne peut en effet raisonnablement envisager de demander à la population française de rester chez elle, et on risquerait d'engendrer des problèmes plus graves pour la protection durable de cette belle nature en cachant ses atouts.
S'il existait un jour, ce droit devrait bien sûr s'accompagner d'informations mieux ciblées, de réglementations plus adaptées et compréhensibles, et toujours d'un respect de "l'intimité" des propriétaires (mais pas forcément de la chasse commerciale pratiquée actuellement). C'est une notion qui n'est pas nouvelle dans la mesure où elle existe dans d'autres pays comme la Suède. Des exemples et des explications sont données entre autres sur cette vidéo :
VIDÉO. Bientôt un "droit de libre accès à la nature" en France ?
Accéder librement à la nature, même si elle se trouve sur un terrain privé : c'était la revendication de manifestants ce dimanche dans le massif de la Chartreuse. Va-t-on voir advenir un droit...
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Le 15 octobre 2023, la manifestation organisée au col de Marcieu a rassemblé plus de 1000 personnes. CR à voir ici http://droit-a-la-nature.org/ . Et merci à Gilles Lansard pour cette photo.
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13 octobre 2023. Voilà du concret :
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Le 11 octobre 2023, Emmanuelle Dufféal, toujours très inspirée, a écrit un article (DL) qui élargit le débat et apporte un angle de vue original :
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Le 4 octobre, la FFME et la FFR ont réagi avec ce communiqué :
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Le 22 septembre, une plainte été déposée contre les chasseurs qui vendent leurs prestations sur les Hauts de Chartreuse pour exercice illégal du métier de guide. Lire à ce sujet cet article d'Alpine Mag : https://alpinemag.fr/chartreuse-reserve-de-guides-marrons/
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Le 20 septembre, Mr Iordanoff, député de la 5e circonscription de l'Isère, a réagi (voir l'article du DL ci-dessous :). À noter que depuis, il a proposé le rachat du domaine de Quinsonas par le Département, comme cela a été fait aux Écouges en Vercors.
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Le 17 septembre, un randonneur confirme sur FB que l'équipement qui permettait d'accéder à l'inscription romaine par le versant ouest a bien été démantelé. En août, les chasseurs avaient dit à un couple de randonneurs qu'ils avaient détruit cet équipement parce qu'il permettait un accès au domaine privé de l'Aup du Seuil. J'avais relayé cette information sur ce blog (voir plus bas). Cela pose plusieurs questions.
- D'abord, cette information n'a été relayée officiellement par aucun organisme (Parc, Réserve, communes, associations...). Or, elle pose un grave problème de sécurité. Comme on le voit sur le post de Mr Mouchet ci-dessous, des randonneurs s'engagent toujours sur cet itinéraire sans connaissance de l'actualité (et il n'y a aucune signalétique sur place, apparemment).
- Le câble permettait peut-être d'accéder au domaine privé, mais a priori il n'est pas dessus. Donc, de quel droit les chasseurs ont-ils dégradé cet équipement ? Il aurait été préférable d'engager préalablement une discussion avec les parties concernées
- Cet équipement a été voulu et financé par les communes des Entremonts en 2004. La société Prisme a été mandatée pour le réaliser, car le vieux câble (sans doute posé par le TCF au début du vingtième siècle) était effiloché et mal placé. Plusieurs accidents mortels avaient eu lieu avant ce rééquipement.
Je donne ici cette information surtout afin d'éviter des galères du genre de celle qu'a connue Mr Mouchet (relatée ci-dessous), et d’éventuels accidents.
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Le 11 septembre 2023, Alpine Mag, sous la plume de Jocelyn Chavy, n'y va pas de main morte avec le business de la chasse. C'est à voir et à lire ici.
Nikko, l'administrateur du groupe Chartreuse de Facebook ne met pas de gants non plus. Sur son post, on trouvera de nombreux liens vers les photos et vidéos de chasse. Le travail est très poussé et a suscité un engouement inégalé sur le groupe avec près de 550 partages.
Le 9 septembre, le Dauphiné Libéré, sous la plume d'Emmanuelle Dufféal, a publié un long article sur la question, résumant assez bien la situation. Tout le monde en prend pour son grade, y compris les randonneurs et leurs incivilités, qui auraient déclenché la réaction des chasseurs. Petite précision : la principale incivilité citée par le propriétaire est la photo d'un VTT dans la tour Percée. Ce n'est certes pas approprié, mais est-ce vraiment si grave ? Pour moi, les principales incivilités sont celles des chasseurs qui ont agressé, parfois physiquement, de nombreux randonneurs, et c'est autrement plus grave ! Je pense que les randonneurs gênent davantage le business de la chasse par leur simple présence que par lesdites incivilités.
Examinons celles-ci de plus près. Il s’agit essentiellement - d'après les informations du Parc - de chiens, de bivouacs (pourtant sévèrement réglementés depuis 3 ans), de feux, souvent avec coupes de branches ou d’arbres, de dérangements sonores, de shampouinages dans les ruisseaux, de déchets laissés sur place, etc.
C’est malheureusement une réalité que j'avais déjà évoquée sur ce blog, mais cela ne se produit pas tellement dans les zones difficiles d'accès. Les méfaits de la surfréquentation se manifestent plutôt près des spots touristiques et le long de sentiers balisés. On garde à l’esprit ce qui se passe au lac Achard à Chamrousse, dévasté par des hordes de citadins. Un jour de cet été, on y a compté une pointe à 1500 personnes, dont la plupart venaient là sans la moindre conscience des problèmes qu’ils engendraient (et en vertu de quoi en auraient-ils eu conscience ? Il faut se poser la question : l’information est-elle bien faite et suffisante en amont ?).
On ne peut cependant mettre cela en parallèle - comme le fait insidieusement le marquis dans l'article du DL - avec ce qui se passe sur sa propriété, où les chasseurs eux-mêmes n'ont compté qu'un millier de personnes dans l'année. Et surtout, cela n’a pas grand-chose à voir avec les quelques randonneurs sportifs qui recherchent des itinéraires sauvages dans les recoins d’une nature que, pour la plupart, ils respectent. De plus, il suffit de deux ou trois individus qui commettent des erreurs (ou des bêtises, des "incivilités"...) pour qu'on culpabilise l'ensemble d'une communauté. Qu’il me soit donc permis de regretter que les randonneurs sportifs soient les premières victimes de l'amalgame qui est parfois établi un peu rapidement entre différents types de pratiques et de pratiquants. Et si l'on demande aux randonneurs de ne pas sortir des sentiers "autorisés" pour ne pas déranger la faune, la plus élémentaire des logiques devrait amener les autorités à appliquer cette règle également aux chasseurs. Pour ne pas déranger les animaux, ceux-ci devraient en effet pouvoir leur tirer dessus seulement depuis les sentiers autorisés, me semble-t-il...
Ci-dessous, l'article du DL cité, que je publie en PDF seulement 3 mois après sa parution afin de ne pas gêner la parution du quotidien :
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Le 7 septembre 2023, j'ai eu un entretien avec le Président du Parc naturel régional, Mr Dominique Escaron, qui est également maire du Sappey. Je vous livre rapidement les éléments d'information qui en sont ressortis, ainsi que quelques commentaires. Son interview sur France Inter est aussi à écouter.
- Le déplacement du GR 9 dans les villages est un projet datant de 2017 à l’initiative de la FFRP. L’une des raisons principales est le manque d’eau et d'hébergements sur les hauts plateaux, qui posait problème à de nombreux randonneurs. Ce déplacement est arrivé par hasard à la date où le propriétaire a fermé son domaine, évènement qui n'était pas prévu.
- Le GR 9 qui traversait les hauts plateaux est toujours autorisé et praticable, même dans la propriété privée. Il est simplement devenu un GR de Pays. Le sentier PDIPR qui monte à l’Aup du Seuil depuis le col de Marcieu est toujours autorisé.
- Le Parc et la Réserve naturelle ont obtenu de conserver le droit de passage sur ces itinéraires auprès du propriétaire. Pas pour le reste du domaine : les sentes, les passages, le hors-sentier, l’escalade... D’un point de vue juridique, il semble impossible d'aller contre la volonté du propriétaire sur ce point.
- Il semble qu’en parlant de déséquipement des voies d’escalade, les chasseurs aient désigné les câbles et les amarrages destinés aux passages de randonnée alpine, comme par exemple l’accès à l’inscription romaine par Fontanieu. Toutefois, l’accès aux vraies voies d’escalade étant en dehors des sentiers autorisés, celles-ci sont aussi interdites.
- La nouvelle loi de février 2023 partait d’un bon sentiment : éviter les enclos grillagés enfermant les animaux dans des terrains de chasse privés. Ceux-ci pullulaient, notamment en Sologne. Du coup, elle permet aux propriétaires de se passer de clôtures pour interdire leurs domaines, un effet pervers qui "aurait" été sous-estimé par ses concepteurs (1). Mais il est peut-être encore possible de faire évoluer cette nouvelle loi (dont les décrets d'application n'ont pas encore été pris), afin d’éviter de nouvelles tensions dans d’autres lieux, notamment en proposant que les dossiers soient examinés préalablement au cas par cas. Le Préfet aurait alors un pouvoir de décision finale. Certains aspects de cette loi restent de toute façon assez flous, notamment sur la possibilité d'engager des gardes privés assermentés.
1 - NDLR : en fait, après avoir lu la proposition de loi, je peux dire qu'elle a été faite par des chasseurs pour des chasseurs. Elles est due à Mr Jean-Noël Cardoux, Sénateur du Loiret et Président du groupe "Chasse, Pêche, Tradition" du Sénat. Son but est très clair. Le préambule stipule même que "les propriétaires cherchent à se protéger des "promeneurs" qui considèrent que la nature serait à tout le monde".
- Beaucoup de chasses privées sont assimilables à des actions commerciales, en principe interdites dans la Réserve naturelle. Mais si on interdit cette pratique, on est obligé d’interdire aussi les accompagnateurs, les guides, les guides naturalistes et ornithologiques, etc.
- Le tétras-lyre est toujours chassé dans la Réserve naturelle (2). Il n’est toujours pas classé parmi les espèces menacées.
2 - NDLR : ceci révèle une curieuse ambiguité. Alors que le tétras-lyre est une espèce vulnérable, qu'un peu partout on déconseille aux randonneurs d'aller sur les sites où il se trouve "pour ne pas le déranger" (y compris en Chartreuse), le Parc ne fait rien contre les chasseurs qui le tirent. Il a pourtant déclaré que "les chasseurs contribuaient à la régulation de la faune dans la Réserve naturelle". Voilà une étrange contribution...
- D’autres propriétaires chassent sur leurs terrains dans la Réserve naturelle, dont seulement 1/3 de la superficie est épargné par cette activité.
- Les panneaux autour du domaine de chasse privée ont été posés sans concertation, et en anticipation de la loi 226-4-3, dont les décrets d'application n'ont pas encore été pris. Le problème sera soumis au prochain comité consultatif de la Réserve naturelle.
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Début septembre 2023, on a enfin vu apparaître des documents d'information. L'un émane de la section iséroise de la Fédération française de randonnée, l'autre du Parc naturel régional et de la Réserve naturelle des Hauts. D'autres communiqués ont été diffusés précisant un peu mieux les choses (ICI et LÀ). Mais les randonneurs sont accusés de dérangement de la faune, alors qu'on ne trouve pas vraiment de détails à propos de l'exploitation commerciale de la chasse. Cette question essentielle demeure : peut-on dire aux randonneurs qu'ils dérangent des animaux par leur simple présence, alors que, dans le même temps, ces mêmes animaux sont des cibles destinées à alimenter un business lucratif ? En témoignent sur le Net de nombreuses vidéos ou photos qui montrent des scènes de chasse. Sur celle ci-dessous, un richissime Russe pose devant son trophée, un chamois dit "de Chartreuse" qui méritait sans doute mieux (-: Ça ferait rire si l'on ne savait pas que le prix à payer pour un tel trophée est de plusieurs milliers de dollars. On trouve beaucoup de documents de ce genre sur le Net en tapant hunt ou hunting + chartreuse + chamois :
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Pour ceux qui croient encore que la chasse est nécessaire à la régulation de la faune, il faut lire ceci :
Disparitions et retours - PNR Chartreuse
Il y a 10 000 ans, la marmotte était présente en Chartreuse. Elle semble ensuite absente probablement par disparition de son habitat au profit des forêts lors d'une période chaude. Aujourd'hui ...
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Info capitale datant du mois d'août 2023
L'article publié ci-dessous a déclenché toute l'affaire en relatant la confrontation entre un couple de randonneurs et un chasseur le 15 août 2023. Le propriétaire et les chasseurs s'appuient sur une nouvelle loi sanctionnant la pénétration sur une propriété privée même non close (1). Ce fut l'occasion de réaliser qu'ils n'envisageaient pas d'interdire seulement le secteur de la tour Percée, mais un ensemble de 750 hectares englobant des endroits historiques comme Fontanieu et l'inscription romaine, les Lances et les crêtes de Malissard, les Charassons, l'aiguillette de Saint-Michel, le Dôme de Bellefont, le pas de Ragris et bien sûr les arches...
Lors d’un circuit entre passage de l'Aup du Seuil et Lances de Malissard, un couple de randonneurs a donc rencontré un membre de l'association de chasse locale. Lors de la montée aux inscriptions romaines, ce dernier leur a demandé ce qu’ils faisaient là, sur une propriété privée où il est interdit d'entrer comme l’indiquent maintenant des petits panneaux rouges. Les randonneurs n’avaient vu aucun de ces panneaux à la montée, et le chasseur les a laissés poursuivre en signalant toutefois que (les phrases ci-dessous sont celles du chasseur relatées par le couple de randonneurs) :
1. S’ils avaient rencontré son collègue (NDLR : probablement celui dont il a déjà été question ici. Voir plus bas), ça ne se serait pas aussi bien passé.
2. L'association de chasse vient de terminer d'enlever tous les câbles, barreaux, cordes, chaînes et spits des diverses cheminées (notamment l'accès à l'inscription romaine par Fontanieu. NDLR : alors qu'à des fins de sécurité, ces équipements ont été posés à la demande du District des Entremonts en 2004 et financés par lui).
3. Idem pour les diverses plaques commémoratives à la mémoire de personnes décédées accidentellement sur la propriété (NDLR : ???!!!).
4. Idem pour les voies d'escalades : spits et autres (NDLR : les chasseurs parlent sans doute des équipements qui se trouvent dans les passages de randonnée. Il serait évidemment difficile pour eux d'aller déséquiper des voies d'escalade).
5. Pour l'instant, le passage sur le GR est toléré mais il sera détourné de la propriété (NDLR : voir les communiqués du Parc et de la FFRP à ce sujet. Apparemment, on pourra toujours traverser la propriété par les anciens GR. La montée à l'Aup du Seuil devrait rester accessible).
6. Deux gardes seront embauchés pour verbaliser (135 €) les contrevenants à l'interdiction de pénétrer sur la propriété privée (NDLR : info à vérifier, seuls des agents d'État étant assermentés jusqu'à présent, mais peut-être la nouvelle loi change-t-elle les choses ?)
NDLR : la justification de tout cela fut donnée dans un discours comportant les éléments énumérés ci-dessous (cela n'avait rien d'officiel au moment de cette rencontre entre chasseurs et randonneurs en août 2023. Depuis, de nombreux autres éléments sont intervenus. Je les ai donc périodiquement reportés sur cette page. Voir plus haut).
1. Un changement de loi depuis janvier 2023 qui autorise le marquis-propriétaire à procéder de la sorte, que ça plaise ou non (NDLR : voir note 1 plus bas).
2. Le besoin de protéger le site contre les incivilités des promeneurs.
3. Le trop grand nombre de promeneurs.
4. La gêne causée par les promeneurs sur le gibier.
5. Le souhait du marquis-propriétaire de faire un site de chasse réservé pour lui-même.
L'échange est resté courtois et au retour, les randonneurs ont pu repérer les fameux panneaux rouges sur quelques arbres à proximité du passage de l'Aup du Seuil juste avant de déboucher sur le plateau, le long du sangle sur la face ouest des Lances à proximité des inscriptions romaines, ainsi qu'à la montée depuis le col de Bellefont en direction des Lances.
Les randonneurs ont envoyé un courrier relatant ces faits au Parc naturel régional de Chartreuse qui aurait répondu : « Le Marquis est chez lui et fait ce qu'il veut. D'un point de vue juridique, on ne peut rien faire ». Et donc, ça servait à quoi de faire un Parc et une réserve naturelle si c'est pour entendre ça ? Pas un mot sur les problèmes de sécurité liés aux déséquipements, aucune mise en garde, ni même une info précise sur la localisation de ces joyaux de la Chartreuse amputés au profit de grands propriétaires et de chasseurs (2)… Le phénomène de société actuel, ce n'est pas la chasse ! C'est un grand besoin général de nature qui engendre une fréquentation accrue et sans doute des problèmes, mais ça se gère autrement qu'en interdisant tout, et c'est évidemment plus compliqué...
Autre bizarrerie d'un service public qui pose aussi beaucoup de questions : la chasse à la journée organisée par l'ONF en pleine réserve naturelle.
1 - Lancé à l'initiative du groupe « Chasse pêche et tradition », le projet de loi de février 2023 devrait créer une contravention de pénétration dans une propriété privée : "Sans préjudice de l’application de l’article 226-4, dans le cas où le caractère privé du lieu est matérialisé physiquement, pénétrer sans autorisation dans la propriété privée rurale ou forestière d’autrui, sauf les cas où la loi le permet, constitue une contravention de 4e classe." Une contravention de 4e classe, c'est habituellement 750 €. Il semble que ce soit modulable. La propriété privée doit être "matérialisée physiquement", mais il n'est plus nécessaire qu'elle soit close. On suppose que des panneaux "Propriété privée - Défense d'entrer" seront suffisants. Voir à ce sujet la discussion sur le site "Randonner-leger.org". À noter que les décrets d'applications n'ayant pas encore été pris, l'action anticipée du propriétaire est susceptible d'être remise en question.
2 - Sous la pression populaire, plusieurs communiqués ont été publiés depuis. En outre, j'ai rencontré le Président du Parc, Mr Escaron. Voir plus haut ou ici.
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Les limites du domaine privé, désormais entouré de panneaux. Cette carte présente l'avantage de situer les limites sud et est, mais la limite nord semble un peu basse, car on a vu des panneaux sur la crête du Grand Manti.
Cette carte situe la limite plus au nord, mais peut-être encore insufisamment car, d'après certaines informations, le domaine s'étendrait jusqu'au ruisseau d'Alloix.
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Rappel des différentes étapes de cette affaire depuis la parution de "Chartreuse inédite"
En mai 2005, après être tombé sur l'intéressante architecture de la tour Percée par hasard, et un peu étonné de ne jamais en avoir entendu parler, j’ai cherché des infos auprès des locaux - dont certains connaissaient évidemment la tour - mais sans trouver la moindre trace d'une documentation antérieure, y compris dans les archives municipales. Le fait qu'il s'agisse d'un terrain de chasse privé explique sans doute cet anonymat. Dans le doute et l'attente, j'ai utilisé sa réalité physique (la tour percée de l'Aup du Seuil) pour la désigner dans "Chartreuse inédite" paru en 2006, et dans lequel, je crois bon de le rappeler, je ne donnais aucun topo la situant précisément. D'autres s'en sont chargés par la suite...
Le livre est paru à peu près au moment de l'éclosion des réseaux sociaux, et donc nul doute que, avec ou sans lui, l'image de la tour Percée aurait été postée un jour ou l'autre. Sa révélation a d'abord été perçue comme un canular (un montage photoshop, ai-je lu), avant que d'autres randonneurs ne s'y rendent, pas forcément par l'itinéraire le plus simple, d'ailleurs. A l'époque, l'affaire a fait grand bruit. Le secteur était peu connu et personne ne savait ce qu'il s'y passait réellement, y compris les associations de défense de la nature qui ignoraient qu'il s'agissait d'un terrain de chasse privé. Difficile de l'imaginer, alors que tout le monde pensait que la récente classification en réserve naturelle avait justement pour but l'interdiction de la chasse. Beaucoup croyaient donc que le secteur avait été tenu à l'écart de la fréquentation des randonneurs parce qu'il était particulièrement fragile et devait être davantage préservé que les autres. Bien qu'ayant donné peu d'infos (quelques images en fait), j'ai donc été l'objet d'attaques et de polémiques de toute sorte par des personnes et des institutions qui ne connaissaient pas le dossier. Cela n'a pas plu à tout le monde, et notamment aux adhérents de ces associations dont un certain nombre ont rendu leur carte, ainsi qu'à une partie de la presse. Dans l'édito du n° 313 de Montagnes-Magazine, le rédac-chef de l'époque Philippe Descamps fustigeait une forme d'intégrisme liée à l'écologie. Je publie ce texte ci-dessous :
L'édito de Philippe Descamps dans le Montagnes-Mag n° 313 a suscité beaucoup de réactions et pose de nombreuses questions toujours d'actualité.
Plus tard, des topos ont été publiés, dont des tracés GPX, ce que j'ai toujours déconseillé, car cela favorise la surfréquentation avec ses risques d'accidents et d'incivilités. À noter que j'ai reçu depuis des témoignages de personnes qui avaient été agressées par des chasseurs sur la propriété privée concernée bien avant ma visite aux arches. La querelle actuelle daterait donc en fait de plus de 20 ans...
Un an et demi après mon passage, son propriétaire, qui loue son domaine aux chasseurs, m'a dit lui avoir donné le nom de sa femme (Isabelle). Je n'avais alors rien contre, surtout que j'espérais encore naïvement que chasseurs et randonneurs pourraient s'entendre. Mais, comme vous pourrez le lire plus bas, les agressions verbales et physiques se sont succédé (7 plaintes déposées, toutes sans suite). Quel randonneur pourra désormais utiliser le nom de "tour Isabelle" sans ressentir une certaine gêne ?
Novembre 2021 : un article faisant le point sur ce domaine de chasse privée situé au cœur de la réserve naturelle de Chartreuse a été publié par le site Reporterre "Ils font la loi. Quand chasseurs et randonneurs se disputent un superbe paysage". Assez impartial et sobre, il relate des faits malheureusement avérés, notamment l'agression d'un couple de randonneurs par le gestionnaire des chasseurs en juin 2021. Nous sommes plusieurs à avoir vu la vidéo de cette scène d'une violence inouïe, un coup de poing ayant finalement mis le randonneur à terre (elle est décrite ici). Peut-être sera-t-elle rendue publique un jour par le couple agressé qui a porté plainte. En attendant, je mets en garde ceux qui voudraient se rendre sur les lieux. Il semble qu'une limite a été franchie dans les relations entre randonneurs et chasseurs et il ne faudrait pas que cela aille plus loin. Il ne s'agit pas pour moi (ni pour l'auteur de cet article, me semble-t-il) de faire de l'anti-chasse systématique. Il m'arrive souvent de discuter avec des chasseurs, qui sont souvent les meilleurs connaisseurs de leur territoire. Mais on a affaire ici à une activité pratiquée par des personnes venues de l'extérieur et capables de payer des droits de plusieurs dizaines de milliers d'euros, ceci dans une réserve naturelle où se trouvent des espèces vulnérables comme le tétras-lyre, et on ne sait pas exactement ce qu'il s'y passe... Il semble utile de mettre en lumière des faits et des attitudes non représentatives de la majorité des chasseurs, qui font plutôt du tort à leur communauté.
Novembre 2022 : le panneau représentant la tour Percée dressé au bord de l'autoroute Lyon-Chambéry a été remplacé par un nouveau qui montre Chamechaude. Les grands propriétaires et les chasseurs ont du pouvoir dans notre pays et encore de beaux jours devant eux.
D'autre part, l'administrateur du groupe Chartreuse de Facebook a été interpellé sur place par des chasseurs et prié de mettre fin aux publications sur le secteur. Mais un vent de révolte semble souffler...
Janvier 2023 : Les chasseurs sont là même en hiver, comme on le verra sur ce compte-rendu de Skitour : https://skitour.fr/sorties/161820 . Pourtant, la chasse sur terrain privé non clôturé devrait obéir au règlement national. À préciser...
Mai 2023 : la plainte déposée à la gendarmerie par le randonneur agressé en juin 2021 a été classée sans suite. "Infraction insuffisamment caractérisée" (malgré la vidéo). On croit rêver ! Nous vivons donc dans un pays où des gens, pour pouvoir tuer des animaux tranquillement, ont le droit de frapper d'autres gens venus là sans mauvaises intentions.
" Ils font la loi " : quand chasseurs et randonneurs se disputent un superbe paysage
Une double arche naturelle de 32 mètres, dans les falaises alpines de la Chartreuse, attire de nombreux randonneurs depuis sa découverte, il y a 16 ans. Mais le marquis, propriétaire de ces terr...
Quelques arches remarquables - pascal-sombardier.com
Mes coups de cœur en Europe du Sud : France (dont la Corse), Italie (dont la Sardaigne), Espagne (dont Majorque) et Portugal. Cette présentation, périodiquement mise à jour, est le résultat d'...
https://www.pascal-sombardier.com/2019/06/quelques-arches-remarquables.html