12 Août 2019
Venant de Grenoble vers Sisteron, en regardant à droite dans la descente après le col du Fau, on voit fort bien la longue vire qui raye les falaises soutenant les alpages de Gresse-en-Vercors situés de l'autre côté. La régularité et la longueur de ce "trottoir" herbeux étonnent, et les cicatrices de l'effondrement du socle marneux au-dessus du hameau du Fau impressionnent, effrayent même. C'est à la pointe de ce triangle grisâtre de 500 m de hauteur, l'un des plus grands abîmes du Vercors, que passe la vire, et les sensations sont garanties au-dessus de ce que la carte nomme les "Gorges" du Baconnet. Lors d'une première visite il y a 20 ans, j'y ai éprouvé une de mes plus grandes émotions exploratoires. Je l'ai pitonné, et après la publication de mon ouvrage "Les randonnées du vertige", il a été équipé avec des spits et une corde fixe par des guides locaux. Il est toutefois prudent de se munir de quelques plaquettes et d'un matériel d'assurage, au cas où il manquerait quelque chose...
Outre la grande boucle de l'intégrale, je donne les clés pour ne réaliser que ce passage spectaculaire en partant du bout de la route du Serpaton qui vient de Gresse. C'est également de là que l'on peut effectuer une autre vire, plus courte et moins technique (mais assez expo tout de même) au nord du pas du Serpaton. François Lannes, qui explore méthodiquement toutes les vires du secteur, en a révélé l'intérêt en mai 2019. Les liens de son compte-rendu se trouvent dans le doc PDF joint.
Topo détaillé et carte par simple clic sur le doc PDF ci-dessous :
En rouge, la boucle de la vire intégrale du Baconnet. En violet, la version courte depuis le bout de la route du Serpaton. En jaune, la vire du Serpaton avec option de retour par les crêtes en orange.
LE passage des gorges du Baconnet, particulièrement impressionnant au-dessus de 500 m d'un vide chaotique, est heureusement bien équipé.
C'est ainsi que j'ai aperçu en 2000 ce balcon suspendu entre deux surplombs, sans trop croire que l'on pouvait le traverser.
Le passage des Gorges du Baconnet en version courte
En partant du bout de la route du Serpaton depuis Gresse, on peut faire un aller-retour à ce passage pour le simple plaisir de la sensation de vide qu'il procure.
On rejoint ainsi depuis la crête la vire qui mène au passage des Gorges du Baconnet (dans un sens ou dans l'autre, mais ici dans le sens opposé de celui décrit pour l'intégrale).
La vire du Serpaton (en boucle depuis le pas éponyme)
Petite fantaisie qui peut se faire indépendamment ou à la suite de l'un ou l'autre des itinéraires décrits précédemment, cette vire réserve quelques très belles vues vers la vallée de Grenoble. Le passage final laissera quelques souvenirs...
Aux 2/3 de la vire. On vient de changer d'étage grâce à un couloir camouflé dans le creux au centre.
Le passage final est encore plus beau et plus impressionnant vu du sud. Au fond, la Moucherolle, les Deux Sœurs et le Gerbier.
Sur la crête au retour, on rencontre ce minuscule abri monté sur deux patins comme une luge. Le panneau indique : " L’ataï était une petite cabane en bois utilisée par les bergers des hameaux de la haute vallée de la Gresse et du bassin de La Bâtie pour garder à la journée les moutons de plusieurs éleveurs, pratique dite de la « petite montagne ». Cet abri, tiré par un mulet ou des vaches lorsqu’il était nécessaire de le déplacer, accompagnait le berger, toujours maître du choix de ses « quartiers de pâture » (réalisation Gresse Amis-Bois - 2018).