Corse : la Tafunata di i Paliri

La Corse recèle quelques arches d'exception. Au nord-est, le Tafunatu est même l'une des plus grandes d'Europe avec ses 35 mètres d'envergure (et non 55 comme on le lit parfois). D'autres moins grandes se distinguent par leur esthétique remarquable, comme celle de Scandulaghiu, plus connue sous le nom d'arche de Padule ou de Corte (voir quelques photos en fin d'article). Mais c'est dans le massif de Bavella que se situe la plus accessible : le trou de la Bombe ou Tafonu di u Cumpuleddu. Une courte randonnée sur un bon sentier depuis le col de Bavella attire de nombreux touristes vers cette petite merveille. Comme c'est un peu court, on peut compléter la journée en allant voir le trou de la Tafunata di i Paliri, au-dessus d'un refuge dont l'accès peut également se faire depuis le col de Bavella. Mais pour aller dedans, c'est un peu plus compliqué, car il faut s'aventurer dans une grande paroi. Le premier guide corse, Jean-Paul Quilici, une légende dont la famille a gardé le refuge d'i Paliri, avait facilité l'accès au trou et au sommet par quelques câbles et des ferrailles dans les années 1990. La plupart des topos et même la carte IGN indiquent encore ici une via ferrata par erreur. Avant de me lancer dans cette paroi en 2016, j'avais rencontré Jean-Paul à Bavella, et il m'avait dit que son équipement prenait tellement la foudre que les CRS avaient dû tout déséquiper pour des raisons de sécurité. Ce n'est pas très grave, car le parcours reste assez facile, sauf dans l'accès final au trou, où il est préférable de s'assurer. De toute façon, quelques ferrailles sont restées et aident à la progression et à l'assurage.

Le refuge d'i Paliri est la dernière étape du GR 20 pour ceux qui vivent cette aventure exceptionnelle du nord au sud. Ici, on n'est donc pas loin de Conca et de la mer. Le site du refuge, situé à un peu plus de 1000 mètres, est très vert et accueillant, et on peut pratiquer beaucoup d'autres activités alentour.

NB : en langue corse, un tafonu évoque un trou. Les célèbres tafoni sont des alvéoles creusées par l'érosion qui sculpte les surplombs de granit. Le participe passé est tafunatu (percé) ou au féminin tafunata, qui s'applique donc ici à cette paroi percée, laquelle, par glissement, a donné son nom au sommet.

Topo détaillé par simple clic sur le doc PDF ci-dessous :

Parmi les arches corses, il en est une dont la beauté et la finesse ne laisseront personne insensible : celle de Scandulaghiu (ou de Padule, ou encore de Corte). Il faut marcher 2 h 30 depuis Corte pour l'admirer, mais je n'ai pas regretté cet effort, récompensé par ces quelques images :

La Corse n'est certes pas la Sardaigne, mais on y  trouve beaucoup de grandes et belles arches, dont certaines sont peu connues. La photo ci-dessous montre une arche située dans une zone interdite de la réserve naturelle de Scandola, au bord de la mer près de Porto. On ne peut donc la voir que depuis un bateau. Les locaux l'appellent "Arcu di Ponte".

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