17 Février 2023
Les hivers sans neige se succèdent de façon inquiétante depuis quelques années. Une fin décembre, nous en avions profité pour gravir la raide arête nord-ouest du troisième sommet des Bauges, à pied et sans autres problèmes que quelques mètres de verglas. Les bandes de neige subsistantes et l'herbe rougie par le froid embellissaient le décor, qui plus est dans une solitude apaisante dont les chamois profitaient autant que nous.
Comme beaucoup de sommets des Bauges, le mont Pécloz se mérite. Son arête nord-ouest, peu tracée jusque dans les années 1990, était considérée comme un terrain d'aventure risqué. Et puis les passages répétés ont dessiné un chemin, assez creusé par endroit même, et les dernières cartes d'IGN le mentionnent. Pourtant, la pente très raide et les abîmes qui l'entourent ne pardonnent pas l'erreur ni la glissade. Pierre Millon, dans son premier ouvrage sur les randonnées du vertige (1993) en disait : "A-t-on déjà rencontré un sentier aussi raide ? C'est plutôt une plongée !". Il faut dire que son circuit descendait par là, après la courte montée par l'arête sud-est qui comporte des passages tout aussi raides et escarpés, et par laquelle on descend ici. Ces reliefs tourmentés font rapidement place aux alpages baignés par l'ambiance champêtre et religieuse du site de Bellevaux, lequel mérite un arrêt.
L'autre particularité de ce versant est la grande faille qui se trouve juste à gauche de l'arête. Longue de 400 mètres, elle est bien connue des skieurs de pente raide qui y accèdent par là, puis par une traversée sous le sommet. On aura une idée de l'ambiance particulière de cette profonde entaille en visionnant ce doc : https://www.youtube.com/watch?v=_C-Q_TlwUw4
Topo détaillé par simple clic sur le doc PDF ci-dessous :
On reste toujours assez près de l'arête nord-ouest et à sa droite. Au fond, le mont Colombier (2045 m), et à droite, le Trélod (2181 m).
La trace est parfois assez creusée le long de l'arête nord-ouest, ce qui atténue la raideur de ces pentes. Au fond, les Arlicots (2060 m) et la Dent d'Arclusaz (2041 m).
À gauche des dalles de l'arête, on devine la grande faille du Pécloz (en bas à gauche de cette photo).
L'arrivée à la cime (2197 m). Le Pécloz est le troisième sommet des Bauges, derrière l'Arcalod (2217 m) et la Sambuy (2198 m).
Début de la descente sur l'autre versant. Au fond au centre, la Meije et le massif des Écrins. À gauche, le Grand Arc, et à droite, Belledonne (dont on voit les Trois Pics).
Le chemin de ce côté est tracé depuis plus longtemps, puisqu'il s'agit de la voie normale du Pécloz.
Après ces quelques escarpements, nous retrouvons des pentes d'herbe plus douces avant de gagner le vallon d'Armenaz.
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