31 Juillet 2024
Émerveillé je suis - et jamais déçu - par le grand bassin-versant de l'Étendard, son étrangeté, ses surprises, ses méandres, ses fleurs... Au point de chercher l'origine du mot "bucolique" : du grec "bukolikos" (le pâtre), c'est une poésie pastorale. L'expression se prête admirablement à cette pérégrination autour des Rochers de la Curiaz, appellation de la carte IGN qui n'en donne pas beaucoup d'autres sur ce secteur, pourtant marqué par les nombreux témoignages d'un alpagisme actif. Nous avons ainsi trouvé plusieurs petits lacs sans nom, dont certains ne figurent même pas sur la carte. Pas de chemins non plus, sauf un... qui n'en est pas un. Car c'est là que passe la conduite qui envoie l'eau des grands lacs de l'Étendard par-dessus la montagne pour irriguer la vallée des Arves. Ce chantier titanesque de 1908 n'a laissé que peu de traces visibles, sinon une sorte de piste tapissée de doronics que l'on peut s'amuser à suivre. Pas besoin de chemins de toute façon dans cet univers où l'on passe partout sans difficulté. On trouve toujours une rampe, un couloir ou une vire qui mènent là où l'on veut aller. En l'occurence, nous visions quelques vallons et lacs secrets, et le terrain nous a toujours favorablement surpris, même dans des pentes tourmentées et raides en apparence. La dernière montée (en option) vers un lac sans nom n'est ainsi pas la moindre des surprises de ce circuit "bucolique", troisième volet de mon blog sur ce secteur (voir les liens vers les autres à la fin de cette page).
Topo détaillé avec toutes les options par simple clic sur le doc PDF ci-dessous :
Sous le premier lacet de la piste qui monte au refuge de l'Étendard, il faut descendre un peu pour traverser le ruisseau du Vallon.
Ces rampes et ces couloirs entre les rochers constituent une des particularités du secteur, raboté pendant des milliers d'années par un immense glacier dont il ne reste aujourd'hui que l'Étendard lui-même.
Comme nous le supposions d'après des photos satellite, il nous offre une accueillante pelouse d'altitude.
On arrive ainsi dans le lit de l'affluent sans nom du Nant de Bramant (il existe un passage tranquille au-dessus. Là, on s'amuse...).
Mais il serait dommage de ne pas monter un peu sur la droite pour rendre visite à quelques jolis petits lacs.
Ensuite, on peut monter sur la piste qui est en fait la conduite enterrée qui vient du barrage du lac Bramant (l'eau remonte selon le principe des vases communicants).
De là, on voit les rochers abrasés par l'ancien glacier, là où se nichaient les petits lacs précités. Au fond, le Grand pic de Belledonne.
La piste de la conduite est visible au centre. À gauche, on voit bien les pentes qui permettent de monter au lac sans nom (option conseillée à voir sur le topo PDF). Au fond, les cimes et le Dôme de la Cochette (3239 m), qui cachent l'Étendard.
Option : itinéraire sans nom par les pentes ouest d'un sommet sans nom vers un lac sans nom (2460 m).
Vers 2300 mètres, on peut quitter la piste de la conduite et viser une rampe rocheuse où persiste un petit névé.
Au-dessus du lac, on circule sur une piste qui devait desservir la conduite, et sur un plateau particulièrement lumineux et panoramique.
La piste de la conduite - ou plutôt la tranchée - descend de l'autre côté pour rejoindre celle qui relie le col de la Croix-de-Fer au refuge de l'Étendard. Elle est tapissée de doronics.
À voir sur ce blog dans le même secteur :
Les lacs perdus de l'Étendard - pascal-sombardier.com
Les vastes étendues situées au pied de l'Étendard, point culminant des Grandes Rousses (3464 m), se caractérisent par de nombreux plans d'eau, dont certains sont très connus et fréquentés co...
https://www.pascal-sombardier.com/2023/08/les-lacs-perdus-de-l-etendard.html
Le lac et le Dôme de la Cochette - pascal-sombardier.com
Plusieurs lacs disséminés sur les grandes étendues situées au nord du pic de l'Étendard apparaissent sur les cartes. Certains, comme les lacs Bramant et Blanc, sont grands, connus et attirent ...
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