7 Mars 2023
La Ligurie est une des plus petites régions d'Italie, mais ses nombreuses merveilles méritent une visite, d'autant plus qu'elle est la plus facilement accessible pour nous Français. Depuis quelques années, l'attention est focalisée sur les Cinque Terre, qui sont devenues l'un des sites les plus touristiques d'Italie, et la foule qui s'y agglutine les rend de moins en moins fréquentables. J'ai pour habitude d'éviter ce genre d'abcès de fixation, mais la curiosité étant la plus forte, j'ai tout de même randonné dans les vignes des Cinque Terre, sur des sentiers payants où l'on fait la queue... L'endroit est certes pittoresque, mais accordez-moi le droit de lui en préférer d'autres plus calmes, qu'ils soient civilisés comme Porto Venere, Camogli, Albenga, Finalborgo... ou même Gênes - qui est une des villes les plus remarquables de la péninsule, mais souffre d'un manque de notoriété -, ou sauvages comme l'arrière-pays. Car il suffit de s'éloigner de la côte pour se retrouver très vite dans des montagnettes pleines de replis et de curiosités naturelles. Je suis loin d'en avoir fait le tour, puisque les atouts de cette région me sont apparus tardivement, mais ces quelques images en donneront, je l'espère, une petite idée.
Les Alpes ligures, dont de nombreux sommets avoisinent les 3000 mètres, sont à cheval sur la Ligurie et le Piémont. Au col di Nava, on est tout proche du massif du Marguareis que je présentais sur ce blog à propos du sentiero dei Camosci (voir lien ci-dessous).
Sentiero dei Camosci - pascal-sombardier.com
Le Marguareis est un grand massif à cheval sur la France et l'Italie. Le sommet du Marguareis lui-même (2652 m) se trouve à la pointe de la petite corne que dessine la frontière française à l...
https://www.pascal-sombardier.com/2022/06/sentiero-dei-camosci.html
Les petites villes côtières comme Albenga sont de vraies surprises. Leur aspect médiéval préservé tranche avec l'activité touristique balnéaire de la Riviera.
Au sud de Finale Ligure, Toirano se caractérise par une grotte visitable absolument sublime. Mais de celle-ci, nous avons découvert avec surprise ce petit massif resté sauvage, où de nombreux sentiers escarpés sont tracés.
Inutile de préciser que nous n'avons pu résister à y faire une incursion, ce qui nous a conduit entre autres à prendre une douche sous cette belle cascade.
Mais les concrétions classiques foisonnent également. De l'autre côté de Finale, les grottes de Borgio sont les plus colorées d'Italie. On y déambule le long d'un fleuve souterrain.
De la grotte de Toirano, on a aussi une vue sur ces étranges œuvres d'art géantes peintes dans une carrière. Un panneau sur le parking explique la démarche, qui n'est pas un cas isolé dans la région (voir la ferrata des Artistes plus bas).
Finale Ligure est avant tout une station balnéaire réputée. Nous avons cédé au plaisir de boire un verre près de la plage, déjà bien occupée pour un mois de juin. Le contraste entre cette frénésie et la tranquille nature située juste derrière est saisissant.
Mais notre but était la grotte dell'Edera, située non loin du bourg (un grimpeur bien visible donne l'échelle). C'était pour nous une sorte de pélerinage, puisque dans les années 1980, nous avions passé là une semaine à grimper sur ces falaises souvent cachées dans la forêt.
À l'époque, nous n'avions pas vu la grotte dell'Edera. Les voies qui sillonnent aujourd'hui ses flancs n'existaient peut-être même pas. Il faut dire qu'elles ont l'air difficiles. Le grimpeur que l'on voit ici n'a d'ailleurs pas réussi ce passage.
On découvre alors ainsi les arches qui ornent la partie supérieure. Un régal pour les yeux. Beaucoup d'autres grottes constituent autant de buts de randonnée parmi les forêts et les rochers de Finale.
Retour à Finale Ligure et visite du hameau médiéval fortifié de Finalborgo, classé comme l'un des plus beaux d'Italie.
Nous sommes partis dans les fourrés d'une vallée perdue sur les hauteurs de Finale Ligure et de Boragni, à la recherche de l'Arma Strapatente, une grotte-tunnel où l'on nous avait signalé des restes d'habitations (voir lien ci-dessous).
Située au dessous de la grande falaise blanche en "Pierre de Finale" appelée Bastionata di Boragni, la Grotte Strapatente est une galerie naturelle inclinée remontant à la période du Miocene, ...
http://turismo.comunefinaleligure.it/fr/grotta/grotta-strapatente
L'accès n'est pas facile à trouver dans un dédale de sentes plus ou moins tracées et de buissons épais.
Dans l'arrière-pays de Finale Ligure, au bout d'une route infernale qui se termine par une piste, la ferrata degli Artisti permet de s'immerger dans une nature restée sauvage à deux pas de la mer.
Avec 600 mètres de développement sur un parcours de 860 mètres de dénivelé en tout, isolée, comportant des sections très équipés mais aussi des passages libres sur une longue arête granitique, c'est une aventure à ne pas sous-estimer.
La mer et Finale Ligure vues de la ferrata des Artistes, qui est heureusement indiquée par des panneaux depuis la côte.
À chaque coin de rue, l'architecture témoigne du passé florissant de la civilisation gênoise, qui fut l'une des plus riches et des plus raffinées de l'histoire.
Le centre et ses étroites ruelles très animées se parcourent en flânant agréablement. Comme il s'agit d'un des plus grands ports d'Europe et de Méditerranée, la ville est très cosmopolite. On y côtoie toutes les nationalités et on y entend toutes les langues.
Le Palazzo Rosso (palais rouge), décoré de fresques réalisées par les plus grands peintres du XVIIe siècle, abrite une importante collection de tableaux.
L'une des grandes caractéristiques de Gênes est le nombre invraisemblable d'églises. On en trouve une tous les cents mètres, et presque toutes sont des cathédrales dont l'intérieur ne donne jamais dans la sobriété.
Nous avons fait une incursion sauvage dans l'Università di Genova, située en plein centre ville. J'aurais aimé être prof dans un amphi comme celui-là, tout en boiseries et richement décoré.
Petite curiosité : ce funiculaire souterrain qui, au bout de 300 mètres, se transforme en ascenseur vertical.
À l'est de Gênes, la Riviera di Levante est connue pour ses villages remarquables. À Camogli, l'un des plus colorés, chaque maison est un palais d'au moins six étages "pour voir la mer et les bateaux arriver", dit-on...
Que ce soit à Riomaggiore ou dans l'un des quatre autres villages, difficile de faire des photos originales par rapport aux milliers que l'on trouve sur le Net. Il s'agit de l'un des sites les plus photographiés d'Italie.
Même hors-saison, il commence à y avoir du monde et les villages perdent un peu plus de leur charme.
Les sentiers qui parcourent les pentes au-dessus des villages traversent des hectares de vignes. On peut y randonner longuement, mais l'affluence est telle que les riverains font maintenant payer leurs accès.
Porto Venere est parfois défini comme "le sixième village des Cinque Terre". Mais il est moins connu (alors qu'il est tout aussi beau) et donc plus calme.
Sur la côte en direction de Riomaggiore se trouve la grotte Byron, où le poète avait l'habitude de se rendre pour méditer.
Avril 2023 : cette information surprenante (lien ci-dessous) vient de tomber à propos du village de Portofino, qui est un peu le Saint-Trop de la Riviera ligure (perso, on avait évité). On peut s'interroger sur l'efficacité de cette mesure... N'y avait-il pas d'autres solutions moins ridicules ?