25 Août 2023
Plusieurs lacs disséminés sur les grandes étendues situées au nord du pic de l'Étendard apparaissent sur les cartes. Certains, comme les lacs Bramant et Blanc, sont grands, connus et attirent les foules. Même s'ils composent un tableau extraordinaire, ma préférence va à ceux qui sont un peu perdus dans cette immensité et dont j'ai déjà souligné l'intérêt sur ce blog (par exemple le lac Nicolas). Ils ne portent parfois pas de nom et partir à leur découverte permet de s’immiscer rapidement dans une nature sauvage et préservée tout en contemplant de haut ce paysage exceptionnel. Celui qui nous intéresse ici reste bien caché dans un repli sous le Dôme de la Cochette, au bout d’une approche qui exige de l’intuition pour se faufiler parmi de belles dalles rocheuses. On ne soupçonne pas du tout sa présence et il ne se dévoile qu'au tout dernier moment au centre d'un décor de roches rouges et noires digne de la planète Mars. On peut poursuivre facilement jusqu'au Dôme de la Cochette à 3041 m, et même jusqu'à l'aiguille Noire, très impressionnante depuis les grands lacs, mais assez rébarbative vue de près. On peut aussi se contenter d’un aller-retour au lac, en utilisant à la descente un itinéraire différent de celui de la montée. Ce sera l'occasion d'aller d'abord admirer de plus près l'Étendard (3464 m) et son glacier qui souffre de la chaleur un peu plus chaque année.
Topo détaillé par simple clic sur le doc PDF ci-dessous :
Le lac Bramant avec, à sa droite, le refuge de l'Étendard. Au centre, l'aiguille de Laisse (2879 m). À sa gauche, l'aiguille Noire (2997 m), à gauche de laquelle apparaissent les cimes de la Cochette qui cachent l'Étendard. À l'extrême gauche, le Grand Sauvage (3217 m).
En rouge, la montée directe depuis le lac Tournant. En jaune, la traversée sur le grand replat depuis le sentier qui va au glacier de Saint-Sorlin. En vert, les prolongations possibles par l’aiguille de Laisse.
Le lac Tournant est en partie asséché, mais reste très esthétique vu de haut. Au fond, le Grand Sauvage (3217 m).
Le lac Tournant disparaît en partie sous les assauts de la végétation, un processus qui crée de petites œuvres d'art.
La belle aiguille Noire porte bien son nom. Malheureusement, son sommet n'est qu'un désagréable entassement de gros blocs.
L'aiguille Noire au-dessus du lac Tournant. Le lac de la Cochette se trouve en haut du couloir encombré de névés à sa gauche.
En rouge, la montée directe depuis le lac Tournant. En jaune, la traversée sur le grand replat du versant est depuis le sentier qui va au glacier de Saint-Sorlin (voir plus bas).
Les Alpes du nord sont à nos pieds : le mont Blanc à gauche et la Vanoise à droite, avec son point culminant bien visible : la Grande Casse.
Et le voici enfin dans son carcan rocailleux, froid malgré la canicule, plein malgré la sécheresse !
Pour monter au Dôme de la Cochette, qui se trouve sur la droite, c'est minéral à l'excès, mais ça passe bien malgré tout.
Le Dôme de la Cochette vu de l'aiguille Noire, vers laquelle on peut poursuivre en descendant la rampe sous le névé du haut.
L'aiguille Noire (à droite) vu du Dôme de la Cochette. Pour y aller, il faut donc d'abord descendre au col à gauche et traverser toute cette arête, ce qui se fait sans réelles difficultés malgré les apparences.
Option conseillée : visite du glacier de Saint-Sorlin et montée au lac de la Cochette par le grand replat du versant est :
Avant de prendre le grand replat pour aller au lac de la Cochette, on peut faire un petit aller-retour au pied du glacier de Saint-Sorliin et de l'Étendard. Comme souvent depuis le réchauffement climatique, de grands lacs glaciaires apparaissent à ses pieds.
On peut même faire quelques pas sur le glacier, dont la langue ne présente en principe aucun danger aux endroits plats (à vérifier selon l'évolution du glacier, qui se modifie beaucoup chaque année). Au-delà, pour monter à l'Étendard à 3464 m, il faut les crampons.
Revenu à 2600 m, on peut donc rejoindre le couloir d'accès au lac de la Cochette par ce grand replat, qui reste agréable et facile. On y trouve même un petit lac à la fraîcheur bienvenue.
Quelle que soit l'option de retour choisie, il faudra repasser par le lac Bramant. À gauche, les aiguilles de l'Argentière.
À voir sur ce blog dans le même secteur :
Lacs et Rochers de la Curiaz - pascal-sombardier.com
Émerveillé je suis - et chaque fois que je m'y rends - par le grand bassin-versant de l'Étendard, son étrangeté, ses surprises, ses méandres, ses fleurs... Au point de chercher l'origine du m...
https://www.pascal-sombardier.com/2024/07/lacs-et-rochers-de-la-curiaz.html
Les lacs perdus de l'Étendard - pascal-sombardier.com
Les vastes étendues situées au pied de l'Étendard, point culminant des Grandes Rousses (3464 m), se caractérisent par de nombreux plans d'eau, dont certains sont très connus et fréquentés co...
https://www.pascal-sombardier.com/2023/08/les-lacs-perdus-de-l-etendard.html
Jean-Michel Pouy avait bien exploré ce secteur pour son ouvrage paru en 2012 dans la collection Évasion que je dirigeais chez Glénat : "Randonnées sauvages, Belledonne, Grandes Rousses". Le lac et le Dôme de la Cochette y figuraient avec un accès qui reste souvent enneigé tardivement. On trouve dans ce livre une trentaine d'itinéraires du même genre.