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pascal-sombardier.com

Topos et photos sur la montagne hors des sentiers battus, par l'auteur des Randonnées du vertige

Les lacs perdus de l'Étendard

Les vastes étendues situées au pied de l'Étendard, point culminant des Grandes Rousses (3464 m), se caractérisent par de nombreux plans d'eau, dont certains sont très connus et fréquentés comme le lac Bramant ou le lac Blanc. De nombreux autres sont éparpillés sur une zone restée sauvage. Tous n'ont pas de noms et leur existence est soumise aux caprices du climat et des écoulements. Par exemple, le lac situé au nord de la Croix de Picheu apparaissait sur les cartes comme un simple marécage il y a moins de 50 ans. Il est maintenant bien implanté et a même pris le nom de "lac Nicolas" tout récemment. C'est l'un des buts de cette longue et aventureuse randonnée, qui remonte le long du tumultueux Nant de Bramant avant de traverser un plateau digne d'une autre planète.

Attention : cette randonnée traverse de grandes étendues dépourvues de tout sentier dans un terrain parfois chaotique. Elle ne s'adresse donc pas aux randonneurs classiques, d'autant plus qu'elle demande un grand sens de l'orientation et la capacité de se repérer à l'aide d'une carte.

Topo détaillé par simple clic sur le doc PDF ci-dessous :

Les photos qui suivent sont prises à des périodes différentes sur une période longue d'une vingtaine d'années, ce qui peut expliquer les variations d'ambiances et de couleurs.

Vus du parking, les chalets du Suet (ou du Suel ?) et l'arrivée du tumultueux Nant de Bramant. On va grimper à sa gauche, et même à gauche de son petit affluent (voir tracé sur le doc PDF).

Vus du parking, les chalets du Suet (ou du Suel ?) et l'arrivée du tumultueux Nant de Bramant. On va grimper à sa gauche, et même à gauche de son petit affluent (voir tracé sur le doc PDF).

Le tracé proposé est en rouge. On peut s'étonner de constater que le secteur concerné est entièrement en Savoie (la limite communale de Saint-Colomban-des Villards traverse le lac de Grand-Maison), alors qu'il s'agit du bassin-versant de la Romanche, et donc de l'Oisans. D'autre part, le torrent de l'Eau d'Olle ne prend ce nom qu'après avoir recueilli les eaux du Nant de Bramant. En amont, il s'appelle la Vernette.

Le tracé proposé est en rouge. On peut s'étonner de constater que le secteur concerné est entièrement en Savoie (la limite communale de Saint-Colomban-des Villards traverse le lac de Grand-Maison), alors qu'il s'agit du bassin-versant de la Romanche, et donc de l'Oisans. D'autre part, le torrent de l'Eau d'Olle ne prend ce nom qu'après avoir recueilli les eaux du Nant de Bramant. En amont, il s'appelle la Vernette.

Depuis les chalets du Suet, la route du col de la Croix-de-Fer et, à droite, le col du Glandon.

Depuis les chalets du Suet, la route du col de la Croix-de-Fer et, à droite, le col du Glandon.

Après le petit épisode arbustif le long de l'affluent, on évolue plus paisiblement parmi les myrtilliers en rive droite du Nant de Bramant.

Après le petit épisode arbustif le long de l'affluent, on évolue plus paisiblement parmi les myrtilliers en rive droite du Nant de Bramant.

À gauche en bas, le Nant de Bramant. Au centre, le col du Glandon.

À gauche en bas, le Nant de Bramant. Au centre, le col du Glandon.

Les cimes et le glacier de la Cochette apparaissent.

Les cimes et le glacier de la Cochette apparaissent.

Cette belle cascade est signalée comme remarquable sur IGN, ce qui est étonnant, vu qu'elle est difficilement accessible pour les touristes...

Cette belle cascade est signalée comme remarquable sur IGN, ce qui est étonnant, vu qu'elle est difficilement accessible pour les touristes...

Vers 2280 m, on débouche sur un replat sympathique couvert de linaigrettes

Vers 2280 m, on débouche sur un replat sympathique couvert de linaigrettes

Un avant-goût du Paradis ?

Un avant-goût du Paradis ?

Mieux vaut ensuite rester sur la rive droite du Nant.

Mieux vaut ensuite rester sur la rive droite du Nant.

Les myrtilles sont à point. Attention à l'indigestion...

Les myrtilles sont à point. Attention à l'indigestion...

Il suffit de longer le Nant et ses détours. Au fond, les inévitables aiguilles de l'Argentière.

Il suffit de longer le Nant et ses détours. Au fond, les inévitables aiguilles de l'Argentière.

C'est en fait toute l'eau issue des lacs Blanc et Bramant qui s'écoule dans ce vallon avant d'alimenter ce qui deviendra l'Eau d'Olle.

C'est en fait toute l'eau issue des lacs Blanc et Bramant qui s'écoule dans ce vallon avant d'alimenter ce qui deviendra l'Eau d'Olle.

Peu avant le refuge de l'Étendard, que l'on voit d'ici, on croise plusieurs lacs, dont celui-ci, qui n'a pas de nom et qui est couvert de plantes aquatiques brillant au soleil.

Peu avant le refuge de l'Étendard, que l'on voit d'ici, on croise plusieurs lacs, dont celui-ci, qui n'a pas de nom et qui est couvert de plantes aquatiques brillant au soleil.

Nous y avons aussi observé une colonie de tritons alpestres.

Nous y avons aussi observé une colonie de tritons alpestres.

Au-dessus du lac aux tritons, un pêcheur tâtait la truite.

Au-dessus du lac aux tritons, un pêcheur tâtait la truite.

Plus haut, les linaigrettes foisonnent.

Plus haut, les linaigrettes foisonnent.

Le Petit lac (c'est son vrai nom) devant les aiguilles de l'Argentière. Le pêcheur nous a suivis. Les truites, on ne sait pas...

Le Petit lac (c'est son vrai nom) devant les aiguilles de l'Argentière. Le pêcheur nous a suivis. Les truites, on ne sait pas...

Sous le refuge de l'Étendard (visible en haut à droite), le lac Majeur.

Sous le refuge de l'Étendard (visible en haut à droite), le lac Majeur.

Dans la dernière montée avant le refuge, vue rétrospective sur le vallon du Nant de Bramant, avec le lac Majeur au centre.

Dans la dernière montée avant le refuge, vue rétrospective sur le vallon du Nant de Bramant, avec le lac Majeur au centre.

Au refuge de l'Étendard, il y a quelques années, le gardien m'avait sorti des cristaux de Roche recueillis sur le plateau. On peut toujours y observer des veines de quartz, mais les cristaux ont sans doute tous été ramassés.

Au refuge de l'Étendard, il y a quelques années, le gardien m'avait sorti des cristaux de Roche recueillis sur le plateau. On peut toujours y observer des veines de quartz, mais les cristaux ont sans doute tous été ramassés.

Le lac Bramant, envahi par la foule venue du col de la Croix-de-Fer.

Le lac Bramant, envahi par la foule venue du col de la Croix-de-Fer.

Les cimes du Grand Sauvage (3217 m) et le glacier de Saint-Sorlin au-dessus du lac Blanc. L'Étendard ne se montrera pas, car nous partons à droite pour traverser le plateau.

Les cimes du Grand Sauvage (3217 m) et le glacier de Saint-Sorlin au-dessus du lac Blanc. L'Étendard ne se montrera pas, car nous partons à droite pour traverser le plateau.

Début de la montée vers le plateau, avec le lac Bramant en toile de fond.

Début de la montée vers le plateau, avec le lac Bramant en toile de fond.

Le début de cette épique traversée du plateau se négocie en louvoyant au mieux sur des dalles et en zigzaguant pour éviter des ravins transversaux.

Le début de cette épique traversée du plateau se négocie en louvoyant au mieux sur des dalles et en zigzaguant pour éviter des ravins transversaux.

On arrive ensuite sur un plateau plus que lunaire.

On arrive ensuite sur un plateau plus que lunaire.

L'ambiance est minérale et austère, peut-être plus encore que sur le célèbre plateau de Bure, qui reste une référence en la matière.

L'ambiance est minérale et austère, peut-être plus encore que sur le célèbre plateau de Bure, qui reste une référence en la matière.

Mais en descendant progressivement, on retrouve l'herbe et le lac Nicolas est en vue. Au fond, le mont Blanc.

Mais en descendant progressivement, on retrouve l'herbe et le lac Nicolas est en vue. Au fond, le mont Blanc.

Ce jour-là, le temps nous avait trahis. Le vent et le froid nous ont privés de la pause-café au bord du lac.

Ce jour-là, le temps nous avait trahis. Le vent et le froid nous ont privés de la pause-café au bord du lac.

À l'extrémité du lac Nicolas, il faudra poursuivre en direction du nord.

À l'extrémité du lac Nicolas, il faudra poursuivre en direction du nord.

Cette photo date de 2007, un jour d'octobre où il faisait meilleur qu'en ce mois d'août 2023. On voyait le mont Blanc comme s'il était à côté.

Cette photo date de 2007, un jour d'octobre où il faisait meilleur qu'en ce mois d'août 2023. On voyait le mont Blanc comme s'il était à côté.

Lors de la descente du vallon du Suet, cette cabane de berger arbore des petits rideaux surprenants en ces lieux retirés. Une bergère sans doute ?

Lors de la descente du vallon du Suet, cette cabane de berger arbore des petits rideaux surprenants en ces lieux retirés. Une bergère sans doute ?

La passerelle sur l'Eau d'Olle. Fin de la partie !

La passerelle sur l'Eau d'Olle. Fin de la partie !

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I
Bonjour,<br /> merci pour ce beau topo (comme d'habitude avec les topos "Sombardier"). <br /> Connaissant un peu la zone pour avoir passé quelques étés là-haut il y a plus de 20 ans, je me permets de compléter pour une sortie encore plus belle : monter jusqu'en haut de l'Aiguille de Laisse, ce qui ne rajoute pas tant de dénivelée (+300 m). L'itinéraire est évident depuis le refuge de l'Etendard, sans difficulté, si ce n'est des névés en début de saison qui rendent les bâtons alors indispensables. Il suffit de remonter le vallon plein sud entre le refuge et le sommet, ça passe un peu partout (zéro sentier). La vue vaut vraiment le coup et on y est toujours tranquille. De là, si on en veut encore, on peut suivre l'arête plein sud facile (marche, de mémoire quelques passages où il faut mettre les mains mais rien d'insurmontable pour un randonneur aguerri) jusqu'au sommet de l'Aiguille Noire ou carrément le Dôme des Cochettes à 3041 m. Mais dans ce cas c'est plus long et selon l'état des genoux et l'âge, peut-être que passer une nuit au refuge de l'Etendard est une option à ne pas négliger pour ne pas arriver en vrac en bas à la fin de la journée ! Inge puis son fils Bruno ne gardent plus le refuge, mais il paraît que la cuisine y est toujours aussi bonne (je n'y suis pas retourné depuis le changement de gardien). Pour ces sommets, le retour est plus simple en suivant le même itinéraire qu'à la montée. Ensuite on récupère le "topo Sombardier".<br /> Un autre avantage de dormir au refuge si on fait un des sommets : on a le temps de vraiment flâner et de profiter des nombreux petits lacs.... Voire se lever tôt comme les alpinistes, et d'admirer le lever du soleil depuis l'un des sommets !<br /> <br /> Bonne rando !
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P
Merci pour votre message qui complète mes propositions. Oui, j’ai fait ces randos dont vous parlez. L’arête de l’aiguille de Laisse est dans le bouquin de Jean-Michel Pouy (Randonnées sauvages, 2012) dans la collection que je dirigeais alors chez Glénat, et j’avais pour habitude d’aller rendre visite à certains itinéraires présentés par mes auteurs, parfois avec des digressions. Il préconisait d’ailleurs une descente en versant ouest jusqu’à des petits lac éphémères (quand j’y suis allé, il n’y avait pratiquement plus d’eau). De là, j’avais poursuivi jusqu’au lac de Grand-Maison par le vallon de la Lauze où j’avais rencontré un berger qui gardait 8000 moutons ! J’ai aussi fait le prolongement de l’aiguille de Laisse jusqu’à l’aiguille Noire et au Dôme de la Cochette. Mais pour être franc, on ne peut conseiller cette prolongation, le terrain étant constitué d’un amas de gros blocs désagréables et instables, particulièrement à l’aiguille Noire, plus belle de loin que de près. Il vaut mieux aller à celle-ci depuis le Dôme de la Cochette qui est accessible par le petit lac homonyme (rando également dans le livre de J.M. Pouy). Je projette justement de publier ce parcours sur mon blog avec des variantes (j’avais décrit un accès à ce lac dans Montagnes-Magazine il y a une dizaine d’années). Pour info, sur ce versant, il y a aussi maintenant une trace abondamment cairnée et balisée en blanc (par qui ?) qui monte à l’aiguille de Laisse depuis le lac Tournant.<br /> Comme vous le dites, ce secteur est riche en belles randonnées sauvages et permet de multiples combinaisons laissées à la libre imagination de ceux qui recherchent la solitude. La sauvagerie du plateau contraste d’ailleurs étrangement avec la foule qui envahit en ce moment les lacs Bramant et Blanc. Il me semble utile de rappeler que l’intérêt de ce genre de secteur est d’être vierge de toute trace humaine et il est presque dommage d’y trouver des balisages, si peu que ce soit.<br />
R
Contrairement aux départements créés par la Révolution sur des bases naturelles, et notamment les bassins-versants, la limite avec la Savoie résulte plus de rapports de force entre le duché et la France (ou plutôt le Dauphiné). En Oisans, tout l'alpage du Rieu Claret sous les cols du Glandon et de la Croix-de-Fer est ainsi en Savoie. En Chartreuse, la frontière a fluctué au cours de l'histoire entre le Guiers-Mort et le Guiers-Vif.<br /> <br /> Cela dit, même entre départements créés à la Révolution, des incohérences existent : La Grave et Vilar d'Arêne devraient se trouver en Isère et non dans les Hautes-Alpes, étant situées sur le bassin-versant de la Romanche. Les deux communes ont demandé à changer de département au XIXe siècle pour des raisons fiscales. Aujourd'hui, leurs écoliers dépendent de l'académie d'Aix-Marseille alors que Grenoble est tout proche.
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R
Je ne l'avais pas précisé mais ça va de soi : cette différence est liée au fait que sous la Révolution, la Savoie n'était pas encore française. Elle ne le sera qu'en 1860.
P
Merci pour ces précisions intéressantes.