23 Mai 2019
La Bocca del Pescecane
Sardaigne - Tours de San Pantaleo - Punta Cugnana (650 m)
Depuis 2022, les pratiquants se font refouler par des habitants des maisons situées au départ de cet itinéraire. Il ne s'agit apparemment pas d'agriculteurs, mais de riches propriétaires qui ont peur d'assumer les conséquences d'un accident sur ce qu'ils disent être leur terrain. Beaucoup d'itinéraires voisins semblent également concernés par ce problème dans cette région granitique située sur la côte d'Émeraude, riche et touristique.
Le nord de la Sardaigne se caractérise par de nombreux reliefs granitiques particulièrement tourmentés. Comme en Corse, ils sont criblés de tafoni, alvéoles formées par l'érosion et offrant souvent d'incroyables sculptures naturelles. Le plus grand de ces tafoni se trouve sur l'une des tours de San Pantaleo, charmant village proche de la Costa Smeralda au nord-est de la grande île. La punta Cugnana, campanile aussi élégant que ses voisines, est l'objet de notre petite aventure en raison de cette particularité, que les Sardes ont appelé "Bocca del Pescecane" (soit "la Gueule du Requin". On trouve aussi parfois "Bocca dello Squalo"). Ils y ont imaginé dans les années 90 un itinéraire ludique qu'ils ont nommé la "Scala 'Mpedrada" (ou Scala Impetrata), terme qui signifie "échelle de pierre" en sarde (merci Éric). Les sentes escarpées alternent avec câbles et rappels... Autant de sujets d'émerveillement dans un cadre par ailleurs magnifique. Le clou du spectacle, la Bocca, vous laissera d'impérissables souvenirs. Il s'agit du rappel le plus étonnant que l'on puisse effectuer en paroi, avec les pieds dans le vide dès le départ au plafond de cette cavité grande comme une cathédrale.
Topo détaillé dans le doc PDF ci-dessous :
Les tours de San Pantaleo vues du village éponyme. À noter que la punta Cugnana est plus loin à droite.
On quitte le sentier des randonneurs classiques pour s'engager sur la Scala Impetrata par cette échelle sarde.
Au début de la Scala Impetrata, avec le petit sommet aux tafoni en arrière-plan, et plus loin la Costa Smeralda, et plus loin encore, la Corse.
Après le couloir, on gravissait l'arête nord à l'aide de quelques cordes fixes, aujourd'hui mystérieusement disparues.
Laurent, dont on voit la chaussure, me prend en photo alors que je fais le rappel en fil d'araignée dans la gueule du requin.
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