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pascal-sombardier.com

Topos et photos sur la montagne hors des sentiers battus, par l'auteur des Randonnées du vertige

La vire du Pierroux par la source de Chauchas

Nous avons finalement peu parlé de nos virées dévoluardes les plus folles, peut-être parce que leur intensité reste difficilement transmissible, ou alors étaient-elles trop en dehors des normes... Mais cette exploration du lumineux et sauvage Dévoluy reste une de mes expériences les plus intéressantes. Cela peut susciter une incompréhension, sans doute parce que le massif est peu connu et que les phares sont davantage orientés vers les exploits médiatiques et les sites touristiques. Et c'est d'ailleurs fort bien comme cela. Le Dévoluy gardera son âme pure et sauvage.

Les photos qui suivent montrent un parcours d'exception dans l'immense versant est de la montagne de Faraut, dépourvu de tout itinéraire connu et balisé. Ce n'est pas un topo, mais plutôt une invitation à découvrir ce dernier grand bastion du wilderness alpin dont le joyau est la vire du Pierroux. La première fois en 2010, après étude à la jumelle depuis la vallée mais sans trop y croire, je m'étais aventuré seul sur cette longue vire en venant par la crête W et le sommet du Pierroux. Étonné et heureux, je ressortais une heure plus tard à l'autre extrémité, au sommet du pas de l'Arche que je connaissais déjà. Suite à ce qui reste une de mes plus belles surprises, j'ai publié un topo totalement inédit à l'époque dans "Vertiges d'en haut". J'appris plus tard que les chasseurs du Glaizil appelaient cette vire le "Ruban Long", et je l'ai désignée ainsi dans Trièves-Dévoluy paru en 2014. J'en ai fait une description plus détaillée avec accès par le pas de l'Arche - ce qui est plus logique - dans "Alpes, randonnées insolites et spectaculaires" en 2016. C'est devenu rapidement un but privilégié pour quelques amateurs de wilderness et un must de la rando vertigineuse.

L'idée d'y grimper depuis Le Glaizil par la source de Chauchas est venue plus tard de François Lannes, qui avait déjà reconnu l'essentiel de cet accès, bien différent des miens. Sa connaissance du dédale des chemins du début fut bien appréciable. L'un d'eux monte à une sympathique cabane de chasseurs cachée sur le mont Pellegrin, par lequel nous sommes redescendus. Pour l'assaut final, les plus actifs et les plus enragés de notre équipe étaient là : Rafaël Rodon, Patrick Adam, moi-même et François bien sûr. Grande et belle journée que cette montée dans des pentes raides et vierges de toute trace humaine vers l'un des parcours les plus marquants et les plus audacieux des Alpes ! La source de Chauchas reste une option trois étoiles pour accéder au Ruban Long, mais il n'existe de toute façon pas d'accès beaucoup plus simple. L'exception se mérite. 

Le Pierroux vu de Chauffayer. Le tracé noir à droite représente la descente très exposée que nous avons faite et que je déconseille, surtout que la traversée du plan incliné est ensuite assez pénible. Il vaut mieux descendre par le pas de l'Arche et le chemin qui, au sud du pic de Chauvet, permet de retrouver la piste du départ à 1245 m.

Le Pierroux vu de Chauffayer. Le tracé noir à droite représente la descente très exposée que nous avons faite et que je déconseille, surtout que la traversée du plan incliné est ensuite assez pénible. Il vaut mieux descendre par le pas de l'Arche et le chemin qui, au sud du pic de Chauvet, permet de retrouver la piste du départ à 1245 m.

Nous étions partis très tôt pour éviter les grosses chaleurs, et pour bénéficier des belles couleurs du lever de soleil. Raf contemple la Croix de Queyrière et le cirque de Clapouze, site où nous avons eu la chance de connaître d'autres émotions du même genre (voir la dernière photo).

Nous étions partis très tôt pour éviter les grosses chaleurs, et pour bénéficier des belles couleurs du lever de soleil. Raf contemple la Croix de Queyrière et le cirque de Clapouze, site où nous avons eu la chance de connaître d'autres émotions du même genre (voir la dernière photo).

Derrière la Croix de Queyrière apparaissent les Jumeaux de Faraut.

Derrière la Croix de Queyrière apparaissent les Jumeaux de Faraut.

Aux abords de la source de Chauchas, indiquée sur la carte IGN, mais confidentielle tout de même.

Aux abords de la source de Chauchas, indiquée sur la carte IGN, mais confidentielle tout de même.

Depuis ce gros arbre au-dessus de la source de Chauchas, on voit les pentes bien raides qu'il va falloir grimper.

Depuis ce gros arbre au-dessus de la source de Chauchas, on voit les pentes bien raides qu'il va falloir grimper.

Dernier moment de répit avant l'assaut final.

Dernier moment de répit avant l'assaut final.

Le début est herbeux et raide, mais la fin semble pierreuse et... raide.

Le début est herbeux et raide, mais la fin semble pierreuse et... raide.

Finalement, ça passe mieux qu'on ne croyait, comme souvent.

Finalement, ça passe mieux qu'on ne croyait, comme souvent.

Nous trouvons même des plateformes pour nous reposer. Ici, un mur qu'on a du mal à croire naturel.

Nous trouvons même des plateformes pour nous reposer. Ici, un mur qu'on a du mal à croire naturel.

Vue vers le massif des Écrins.

Vue vers le massif des Écrins.

Les derniers mètres sur un escalier dévoluard.

Les derniers mètres sur un escalier dévoluard.

Et l'arrivée au col vers 2240 m, enfin !

Et l'arrivée au col vers 2240 m, enfin !

Au centre et au loin apparaît le pic de Bure.

Au centre et au loin apparaît le pic de Bure.

Après une courte montée, vers 2335 m, nous trouvons le départ de la vire du Pierroux ou "Ruban Long", comme l'appellent les chasseurs du Glaizil.

Après une courte montée, vers 2335 m, nous trouvons le départ de la vire du Pierroux ou "Ruban Long", comme l'appellent les chasseurs du Glaizil.

François Lannes sur les traces de ses émotions passées.

François Lannes sur les traces de ses émotions passées.

Je me rappelle que j'allais de surprise en surprise lorsque j'avais arpenté cette vire pour la première fois.

Je me rappelle que j'allais de surprise en surprise lorsque j'avais arpenté cette vire pour la première fois.

La trace des chamois qui passent ici depuis des siècles est bienvenue.

La trace des chamois qui passent ici depuis des siècles est bienvenue.

Voilà LE passage le plus improbable. J'avoue que je n'y avais pas cru lors de ma première visite. Et pourtant, ça passe tranquille...

Voilà LE passage le plus improbable. J'avoue que je n'y avais pas cru lors de ma première visite. Et pourtant, ça passe tranquille...

Le même passage vu dans l'autre sens.

Le même passage vu dans l'autre sens.

À gauche, Pat de Gap, et au fond, Raf Rodon qui joue les aigles (il adore).

À gauche, Pat de Gap, et au fond, Raf Rodon qui joue les aigles (il adore).

Retour par un cheminement peu conseillable, dont le seul mérite est d'arriver à la cabane de Rocher Ferrand au mont Pellegrin.

Retour par un cheminement peu conseillable, dont le seul mérite est d'arriver à la cabane de Rocher Ferrand au mont Pellegrin.

Cette photo a été prise lors d'une incursion dans le cirque de Clapouze tout proche. J'avoue que nulle part ailleurs, je n'ai vu une telle profusion et une telle variété de fleurs.

Cette photo a été prise lors d'une incursion dans le cirque de Clapouze tout proche. J'avoue que nulle part ailleurs, je n'ai vu une telle profusion et une telle variété de fleurs.

Pour l'accès à la vire du Pierroux par le pas de l'Arche, voir sur ce blog :

Deux autres courses particulièrement photogéniques sur la montagne de Faraut en cliquant sur les liens ci-dessous :

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L
Bonjour Pascal . Depuis que j'avais contemplé cette face est de la Montagne de Faraut depuis Saint Firmin en face, l'année dernière, je n'avais de cesse d'y trouver des cheminements . Ce fut chose faite avec la vire en S du haut du cirque de Clapouze . Restait la montée au col 2240 par la source de Chauchas . La publication sur ton blog sera le déclic et j'ai eu le plaisir de cocher cette course dans ma liste ce jeudi 16 juin 2022 . J'ai trouvé cette course magnifique mais tout de même très éprouvante . La canicule annoncée y était sans doute pour beaucoup plus que l'aspect technique qui ,lui,ne présente pas de grosses difficultés . Fatigue aidant , j'ai trouvé la descente du Pas de l'Arche beaucoup plus engagée , notamment en raison de l'extrême sécheresse du moment qui rend les pentes de terres très instables et glissantes . Reste un fantastique souvenir .....
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H
Superbe comme d'habitude et bien illustré! Dans la Todo liste pour l'aventure et pour trouver quelques orchidées. Merci également à François pour les infos supplémentaires
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F
Bonsoir Pascal,<br /> Merci de mettre en valeur cette magnifique balade, que dis-je : cette "randonnée audacieuse", dont le Dévoluy a le secret.<br /> Nous avons connu ce jour-là, tous 4 je crois, quelques heures parmi les plus belles, et je garde d'elles un souvenir intense.<br /> La beauté des lieux; leur ambiance forte et même par passage leur attrait austère; le parfait accord de nos 4 esprits; le savoir-faire de chacun de nous qui génère confiance et sérénité; bref tout était réuni ce jour-là pour une réussite complète !<br /> J'avais beaucoup d'appréhension à repartir dans ces lieux, suite à mes premières reconnaissances. Mais ta force de persuasion et l'équipe parfaite qui se mettait en place pour l'occasion ont fini d'enlever ces retenues. Et je t'en remercie.<br /> Un peu plus de détails sur les choses et l'état d'esprit de l'époque dans ce texte : "Dévoluy l'incomparable ! n°7 - 5 mètres = 9 heures".<br /> https://www.bivouak.net/articles/article.php?id=340&id_sport=2
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