Topos et photos sur la montagne hors des sentiers battus, par l'auteur des Randonnées du vertige
3 Février 2020
Nous avons finalement peu parlé de nos virées dévoluardes les plus folles, peut-être parce que leur intensité reste difficilement transmissible, ou alors étaient-elles trop en dehors des normes... Mais cette exploration du lumineux et sauvage Dévoluy reste une de mes expériences les plus intéressantes. Cela peut susciter une incompréhension, sans doute parce que le massif est peu connu et que les phares sont davantage orientés vers les exploits médiatiques et les sites touristiques. Et c'est d'ailleurs fort bien comme cela. Le Dévoluy gardera son âme pure et sauvage.
Les photos qui suivent montrent un parcours d'exception dans l'immense versant est de la montagne de Faraut, dépourvu de tout itinéraire connu et balisé. Ce n'est pas un topo, mais plutôt une invitation à découvrir ce dernier grand bastion du wilderness alpin dont le joyau est la vire du Pierroux. La première fois en 2010, après étude à la jumelle depuis la vallée mais sans trop y croire, je m'étais aventuré seul sur cette longue vire en venant par la crête W et le sommet du Pierroux. Étonné et heureux, je ressortais une heure plus tard à l'autre extrémité, au sommet du pas de l'Arche que je connaissais déjà. Suite à ce qui reste une de mes plus belles surprises, j'ai publié un topo totalement inédit à l'époque dans "Vertiges d'en haut". J'appris plus tard que les chasseurs du Glaizil appelaient cette vire le "Ruban Long", et je l'ai désignée ainsi dans Trièves-Dévoluy paru en 2014. J'en ai fait une description plus détaillée avec accès par le pas de l'Arche - ce qui est plus logique - dans "Alpes, randonnées insolites et spectaculaires" en 2016. C'est devenu rapidement un but privilégié pour quelques amateurs de wilderness et un must de la rando vertigineuse.
L'idée d'y grimper depuis Le Glaizil par la source de Chauchas est venue plus tard de François Lannes, qui avait déjà reconnu l'essentiel de cet accès, bien différent des miens. Sa connaissance du dédale des chemins du début fut bien appréciable. L'un d'eux monte à une sympathique cabane de chasseurs cachée sur le mont Pellegrin, par lequel nous sommes redescendus. Pour l'assaut final, les plus actifs et les plus enragés de notre équipe étaient là : Rafaël Rodon, Patrick Adam, moi-même et François bien sûr. Grande et belle journée que cette montée dans des pentes raides et vierges de toute trace humaine vers l'un des parcours les plus marquants et les plus audacieux des Alpes ! La source de Chauchas reste une option trois étoiles pour accéder au Ruban Long, mais il n'existe de toute façon pas d'accès beaucoup plus simple. L'exception se mérite.
Le Pierroux vu de Chauffayer. Le tracé noir à droite représente la descente très exposée que nous avons faite et que je déconseille, surtout que la traversée du plan incliné est ensuite assez pénible. Il vaut mieux descendre par le pas de l'Arche et le chemin qui, au sud du pic de Chauvet, permet de retrouver la piste du départ à 1245 m.
Nous étions partis très tôt pour éviter les grosses chaleurs, et pour bénéficier des belles couleurs du lever de soleil. Raf contemple la Croix de Queyrière et le cirque de Clapouze, site où nous avons eu la chance de connaître d'autres émotions du même genre (voir la dernière photo).
Depuis ce gros arbre au-dessus de la source de Chauchas, on voit les pentes bien raides qu'il va falloir grimper.
Après une courte montée, vers 2335 m, nous trouvons le départ de la vire du Pierroux ou "Ruban Long", comme l'appellent les chasseurs du Glaizil.
Je me rappelle que j'allais de surprise en surprise lorsque j'avais arpenté cette vire pour la première fois.
Voilà LE passage le plus improbable. J'avoue que je n'y avais pas cru lors de ma première visite. Et pourtant, ça passe tranquille...
Retour par un cheminement peu conseillable, dont le seul mérite est d'arriver à la cabane de Rocher Ferrand au mont Pellegrin.
Cette photo a été prise lors d'une incursion dans le cirque de Clapouze tout proche. J'avoue que nulle part ailleurs, je n'ai vu une telle profusion et une telle variété de fleurs.
Pour l'accès à la vire du Pierroux par le pas de l'Arche, voir sur ce blog :
Le pas de l'Arche au Faraut - pascal-sombardier.com
Une de mes plus grandes satisfactions en Dévoluy est d'avoir retrouvé ce pas, indiqué sur la carte IGN, mais resté longtemps mystérieux. Comment imaginer en effet un passage dans l'abrupte fal...
https://www.pascal-sombardier.com/2023/02/le-pas-de-l-arche-au-faraut.html
Deux autres courses particulièrement photogéniques sur la montagne de Faraut en cliquant sur les liens ci-dessous :
La rampe des Ailes au Faraut - pascal-sombardier.com
La sauvage montagne de Faraut est un univers hors du commun. L'absence de chemins et la confidentialité de ses passages l'a longtemps réservée aux chamois et à quelques grimpeurs et chasseurs ...
http://www.pascal-sombardier.com/2020/08/la-rampe-des-ailes-au-faraut.html
Faraut 2383 m - traversée des arêtes depuis la brèche de Faraut - pascal-sombardier.com
La brèche de Faraut tient une place à part parmi les reliefs lunaires du Dévoluy. Au sud, elle est dominée par une abrupte étrave qui se voit de très loin et étonne par sa verticalité. C'es...
http://www.pascal-sombardier.com/2020/04/faraut-2383-m-traversee-des-aretes.html