Les crêtes du Rocher Rond

27/08/2022 18:08

S'il est admis que le cirque de la Jarjatte constitue l'un des plus étranges et des plus beaux paysages des Alpes, on ne sait trop par quel bout prendre ses montagnes, tant elles sont impressionnantes, tourmentées et minérales. La plupart des randonneurs se rendent au petit lac du Lauzon, seul lac naturel des Préalpes et premier point d'intérêt de cette chevauchée. Au-dessus, le parcours des arêtes de la Tête de Plate-Longue et du Rocher Rond - point culminant de la Drôme avec ses 2453 m (1) - est fertile en émotions : reliefs déchiquetés, monolithes, crêtes effilées, grotte glacée, grands alpages sauvages... Comme souvent dans ce massif, la progression demande une solide expérience de montagnard et même quelques rudiments d'escalade. Ces reliefs lunaires ne se laissent pas apprivoiser facilement, mais on est vite récompensé par la sensation d'évoluer dans un monde différent, sauvage et spectaculaire.

1 - Le Rocher Rond est également le point culminant du Parc naturel régional du Vercors depuis que cette partie du Dévoluy a intégré l'institution. Mais géographiquement, on ne peut absolument pas dire que c'est le point culminant du Vercors.

Cette traversée est connue depuis longtemps, mais n'est apparue sur des sites communautaires qu'à la fin des années 2000. Depuis, le topo a été repris un peu partout et vous en trouverez différentes versions sur le Net. Celle que je publie ici a été faite en 2012 pour mon ouvrage Trièves Dévoluy, les plus belles randonnées. Elle a été réactualisée en 2022 dans le topo disponible ci-dessous, mais certaines photos ont valeur de témoignage, notamment celles des sculptures naturelles de glace de la grotte des Clausis :

Télécharger crêtes du Rocher Rond

Au-dessus de la cabane du Fleyrard, la montée se fait rude pour aller au lac du Lauzon.

Le seul lac naturel des Préalpes, menacé par une eutrophisation intensive.

Ce qui signifie que la végétation l'envahit un peu plus chaque année.

Du col de Charnier, la traversée vers celui des Vautes est presque horizontale et plutôt agréable. Au fond, on voit bien l'arête Plate-Longue/Rocher Rond que l'on va emprunter.

Des dalles rocheuses facilitent la progression.

Mais, sous l'œil du Grand Ferrand, il va bien falloir monter pour trouver le passage entre les barres rocheuses de Plate Longue.

Ce monolithe de forme phallique sert de repère. Il faut traverser à gauche sous la barre rocheuse qui le soutient.

Ombres chinoises devant Vallon Pierra et le Grand Ferrand. Cette photo a fait une couverture de Montagnes-Magazine.

Il faut ensuite emprunter cette petite vire pour atteindre les pentes terminales de la Tête de Plate-Longue.

Ces pentes terminales sont herbeuses, mais assez raides. Au fond, Roche Courbe.

Au sommet de la Tête de Plate-Longue (2383 m), le vide est très présent du côté Jarjatte.

La descente de la Tête de Plate-Longue se fait plus aisément qu'on ne pourrait le croire, même si la pente est raide (randonneurs bien visibles sur la crête).

Le Rocher Rond vu de Plate Longue est assez impressionnant. Il faut rester dans l'herbe près de la crête, puis monter dans un couloir devant la grotte au centre. Le petit pas d'escalade est en haut, avant la prairie sommitale.

Ce petit pas d'escalade n'est pas très difficile. Et en plus, il est maintenant équipé d'une corde fixe.

Depuis le col des Glandus, le vallon des Clausis apparaît. La grotte est bien visible au pied du pilier jaune à gauche du centre de la photo. Au fond, la crête de la Rama et la Tête de Vachères (2402 m).

Quelques années en arrière, on pouvait admirer des formations de glace dans la salle d'entrée de la grotte des Clausis. Il est peu probable que cela arrive aujourd'hui, ou alors en hiver peut-être...

Les oiseaux, une sculpture 100% naturelle.

Descente rapide sous la grotte. Normalement, on trouve là des balises de peinture jaune.

De là, le Rocher Rond apparaît plutôt pointu.

Le cirque des Clausis, avec sa grotte au centre.

Après avoir franchi la crête du Penas, on retrouve le paisible alpage du Fleyrard.

Un alpage encore actif...

Jean Giono, qui passait ses vacances dans la région, décrivait ainsi ces reliefs : "Dents de lion, arêtes de requin, poissons géants et molosses menaçants..." (Un roi sans divertissement)

Retour à la cabane du Fleyrard (1596 m).

À voir et à faire dans le même secteur :

Roche Courbe par l'arête est - pascal-sombardier.com

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