10 Février 2023
L'étrave spectaculaire du Faraut 2493 m se voit de très loin, même au-delà de Gap. Ce coup de sabre dans la longue échine de la Montagne de Faraut donne à ce sommet peu connu un élan qui attire irrésistiblement les amateurs de wilderness. Les deux versants de cet univers hors du commun sont particulièrement riches en randonnées sauvages et escarpées. J'en ai parfois parlé dans Vertiges d'en haut, ou dans Alpes, randonnées insolites. Sur ce blog, je l'ai souvent évoqué, notamment à propos de la rampe des Ailes qui arrive à la brèche de la Chabournasse par le versant est, et d'où l'on peut enchaîner avec l'ascension de l'un ou des deux Jumeaux de Faraut. Mais cette rampe des Ailes reste réservée à des randonneurs un peu alpinistes, et je propose donc ici le moyen d'atteindre ces beaux sommets par le versant ouest avec moins de contraintes techniques, et en suggérant quelques variantes ou digressions ludiques.
Parmi celles-ci, je cite les arêtes sommitales, que j'avais parcourues en 2003 du col du Noyer jusqu’à la Chabournasse. J’avais trouvé jubilatoire ce premier contact avec ce royaume sauvage. Dans mon premier ouvrage sur le massif (Du mont Aiguille à l’Obiou, Glénat 2005), j’en parlais même comme la quintessence du wilderness. Pourtant, je ne connaissais pas encore les nombreux atouts de la Montagne de Faraut, laquelle s'est révélée petit à petit être l'un des espaces alpins les plus intéressants en matière de randonnée sportive et escarpée.
Topo détaillé par simple clic sur le doc ci-dessous :
Peut-on rêver plus beau sommet que le Faraut 2493 m, dont l'étrave domine spectaculairement la brèche qui porte son nom ? Il paraît inaccessible de ce côté, sinon par une vieille voie d'escalade, mais l'itinéraire que je décris ici le contourne par derrière. Ce contournement permet toutefois d'arriver en haut de ce pilier, dans les escarpements visibles sous le sommet.
En rouge, l’itinéraire d’accès aux jumeaux depuis le Collet. En violet, le départ depuis le virage 1715 m de la piste venant de la route du col du Noyer. En blanc, l’option de retour par les arêtes.
Vus depuis les vallons du Dévoluy, la Montagne de Faraut (à gauche) et le pic Ponsin (à droite). Entre les deux, le col du Noyer. En rouge, la montée aux Jumeaux depuis le Collet (à gauche) ou depuis la piste venant de la route du Noyer (à droite). En jaune, le retour logique par les arêtes si l'on est venu de la droite.
Option épicée : la vire au pied des contreforts rocheux du versant ouest (en jaune sur la photo ci-dessous).
En rouge, l’itinéraire d’accès aux jumeaux depuis le Collet. En violet, le départ depuis le virage 1715 m de la piste venant de la route du col du Noyer. En jaune, la petite variante par la vire inférieure.
La remontée du ravin de la Chabournasse et du couloir plus au nord se déroule sur des gradins commodes. Les Jumeaux de Faraut se dévoilent petit à petit.
En remontant le couloir le plus au nord, on a une vision intéressante des Jumeaux et de leur parcours d'accès.
Un couloir de pierrailles permet de contourner le sommet et d'aller sur la crête vertigineuse qui domine la brèche de Faraut.
Le dernier contrefort du sommet semble inaccessible. Il n’en est rien, car un escalier dévoluard incliné de gauche à droite permet de rallier une petite brèche.
Un petit mur plus impressionnant que difficile permet de gagner les derniers gradins avant le sommet.
Descente un peu ardue au collu entre les deux jumeaux. Peu avant, il est possible de descendre un couloir pour rejoindre le petit cirque ouest, ce qui évite l'ascension du sommet le plus haut, qui est un peu plus technique.
La brèche de la Chabournasse vue de la crête du Faraut 2517 m. C'est là qu'on arrive lorsqu'on gravit la rampe des Ailes, ce qui est un peu plus alpin....
Petite digression à la brèche de la Chabournasse, d'où l'on appréhende mieux le caractère abrupt et l'élan des Jumeaux dans leur versant est.
Sous la brèche de la Chabournasse, en haut du ravin éponyme, on trouve des dalles couvertes de genépi.
La descente sur le Collet permet un dernier coup d'œil sur les contreforts des Jumeaux, au-dessus desquels on se trouvait quelques heures plus tôt.
Vieille photo (scan) d’une de mes premières incursions solitaires sur la Montagne de Faraut. J’étais monté droit depuis le bout de la piste, et j'avais traversé les arêtes jusqu’à la brèche de la Chabournasse, que l’on voit ici au centre gauche, devant les Jumeaux de Faraut.
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